Archives de l’auteur : Jean-Claude Garnier

YOGA, les origines

Le Yoga pour le corps, le cœur et l’âme…

Lorsque les rishi des temps anciens élaborèrent le Yoga, les postures avaient un sens et une autre destination que de résoudre des problèmes de dos ou d’angoisse existentielle.

« Que l’on soit jeune, d’âge mur ou âgé, malade ou faible, on atteint la réalisation que par la pratique, par l’effort soutenu, une attention inlassable de tous les aspect du Yoga »
Haṭhayōgapradīpikā, I,64

La finalité du Yoga n’est pas la recherche de la souplesse posturale, elle concerne la paix du mental, la modification du mental.

« La réalisation vient à celui qui est constamment engagé dans la pratique. Comment viendrait-elle à l’inactif ? Ce n’est pas simplement en lisant les traités sur le yoga que la perfection peut naître »
Haṭhayōgapradīpikā, I,65

La voie du corps (Kaya Sādhanā)

Le mot « āsana », signifie : position, posture, attitude et assise. Pour la statuaire indienne, la position ou attitude posturale agit comme un langage symbolique et émotionnel qui est codifié et connu de tous. Les postures de Yoga représentent donc des figures archétypales. La pratique de ces figures dans le cadre d’une méthode, permet au pratiquant de rétablir des liens avec ses racines les plus profondes.

Shiva, dessin sur papier

Shiva, dessin sur papier

Trouver en soi l’émotion du corps, du cœur et de l’âme, accepter de faire un pas vers l’inconnu pour découvrir un autre équilibre, un autre regard.

 Avec son corps, l’homme écrit ses rêves. En se dépassant, il crée une autre réalité, une nouvelle puissance, une nouvelle souplesse, de nouvelles sensations. Cette réalisation demande de transcender les raideurs et l’inconfort pendant de nombreuses années d’effort.

Comme l’exprime si bien Satprem dans le titre d’un des ses livres « Fils du Ciel par le corps de la Terre », c’est à travers le corps de la terre, le corps de chair, le corps dense (sthūla-śarīra) que nous allons, par la pratique du Yoga, éveiller le corps de lumière, le corps d’énergie (prāṇāyāma-kośa), le corps symbolique (linga śarīra).

 

Valmiki, Ramayana

Valmiki, Ramayana

Comment s’est élaboré le concept du Yoga ?

Ce concept gouverne toutes les spéculations philosophiques de l’Inde, la réincarnation, la métempsycose. La vie actuelle ne montre qu’un stade dans une multitude de vies successives, qui ont pour attribut commun d’être douloureuses et dont il faut absolument s’affranchir.

Transmigration, douleur, délivrance…

Pour la pensée indienne, l’existence de l’âme est un fait. Cette croyance primitive avait déjà cours à la préhistoire. En effet dans les plus anciens textes connus, l’âme individuelle se présente comme le pilier de toutes les fonctions vitales de l’homme. L’âme, (Ātman), c’est le « souffle » le souffle vital (Prāṇa) par excellence, le fondement des autres souffles vitaux. Elle réside dans le corps qu’elle pénètre totalement.

Le cadre du Yoga est très bien défini dans les Yoga Sūtra ou Yogasūtra. Le pratiquant doit apprendre à s’observer, à sentir sans complaisance ni remontrance, chercher l’état de transparence avec lui-même. Être vrai avec lui-même.

Sanskrit Yoga sutra

Sanskrit Yoga sutra

Patañjali décrit dans le chapitre Sādhana pāda des Yoga Sutra, l’Aṣṭāṅga Yoga « Voici les huit « membres » (aṅga), étapes ou branches du Yoga Royal (Rāja-Yoga) ».

  1. Les interdictions, yama ( यम ) ou yamarāja ( यमराज )
  2. Les injonctions, niyama (नियम ) au nombre de cinq
  3. Les attitudes corporelles, les āsana ( आसन ) au nombre de 8 400 000, dont la plus célèbre : padmāsana
  4. La discipline respiratoire, prāṇāyāma ( प्राणायाम ), qui règle strictement l’inspiration et l’expiration dans la pratique posturale et la retenue du souffle dans les techniques de contrôle du souffle.
  5. La rétraction des sens, pratyāhāra qui conduit le sage à
  6. La concentration, dhāraņā ( धारण ) qui se poursuit par
  7. La méditation, dhyāna ( ध्यान ) qui se parachève par
  8. L’achèvement et la contemplation de l’Esprit, Samādhi.

 « Le corps est comme un char,
l’âme (ātman) en est le maître,
l’intelligence (buddhi) en est le cocher,
l’esprit (manas) joue le rôle des rênes,
 quant aux chevaux ce sont les sens (indriya न्द्रिय):
le monde est leur carrière. »
Kaṭha Upaniṣad ou Kaṭhopaniṣad 3.3

Ce que propose le Yoga est donc de discipliner le « véhicule » humain dans ses divers aspects : perceptions et actions à travers la sensorialité et la corporéité, émotions et pensées à travers le mental et l’intelligence. Le Yoga est donc une discipline et une discipline est un espace de liberté, c’est un cadre de liberté.

Seule la discipline va développer une force d’endurance de plus en plus grande, ce qui va permettre le jour où l’on rencontre une difficulté dans la vie (fatigue, maladie, doute, conflit, peur etc.) de continuer notre chemin avec Paix, Force, et Joie.

Sri K. Pattabhi Jois a expérimenté, développé et transmis l’Ashtanga Yoga

Sri K. Pattabhi Jois, est né le 26 juillet 1915, un jour de pleine lune, dans un petit village près de Somnâthpur au Karnataka en Inde du Sud. Il est décédé le 18 mai 2009, à l’âge de 94 ans.

Son père, Krishna Pattabhi Jois, était un astrologue réputé au service du Maharadjah de Mysore.

Après ses études, primaires et secondaires, il entreprend en 1930 des études de Sanskrit et de Philosophie Védique au Maharadjah Sanskrit College de Mysore. En 1937, il est diplômé, il enseigne aussitôt le sanskrit à l’Université de Mysore jusqu’en 1973. Il passe encore trois ans à enseigner au Collège Ayur Védique, et il prend alors sa retraite.

Il a commencé à étudier le Yoga dès 1927, il est âgé alors de 12 ans. Il habite alors avec ses parents dans un petit village près de Hassan « Kowshek » (Karnataka). Pendant les trois premières années, il effectue chaque jour le trajet à pieds (35 km) aller et retour, pour se rendre auprès de son Guru Sri T. Krishnamacharya qui habitait Mysore à cette époque. Il reçut l’enseignement de son maître pendant 25 ans (de 1927 à 1952). Krishnamacharya lui a demandé de transmettre une méthode de Yoga originale, appelé Yoga Korunta (plus connue aujourd’hui sous le nom d’Ashtanga Yoga). Sri K. Pattabhi Jois enseigne le Yoga en Inde depuis 1937, puis plus tard aux U.S.A et en Europe. Il a reçu des élèves du monde entier pour étudier cette merveilleuse méthode de Yoga.

Il a été le Fondateur-Directeur de l’Ashtanga Yoga Research Institute de Mysore en 1942. En 1946, il a fondé l’Institut de Recherche sur l’Ashtanga Yoga, où il a expérimenté et développé les vertus curatives du Yoga.

Il a été nommé Professeur Honoraire de Yoga au Collège Gouvernementale de Médecine Indienne à Mysore, de 1976 à 1978.

Shri K. Pattabhi Jois a été marié, avec la délicieuse Savitramma, connu sous son diminutif de Amma). Elle nous a quitté bien trop tôt en décembre 1997. Elle avait toujours un sourire, un réconfort ou une bénédiction aux lèvres et elle nous préparait un café absolument délicieux. Ce qui est moins connu c’est qu’elle avait aussi étudié et pratiqué le Yoga et les textes sacrés auprès de Shri T. Krishnamacharya, c’est aussi là qu’elle a rencontré Guruji. Elle avait 14 ans lors de son mariage, un mariage d’amour ce qui était très rare à l’époque. Ils ont eu trois enfants, deux garçons et une fille (leur fils aîné Ramesh est mort d’un accident sur le barrage de la Kâverî).

Manju Jois

Manju Jois

Manju, leur fils enseigne le Yoga à Emanitas en Californie -U.S.A.

Saraswati, leur fille vit toujours à Mysore, elle est mariée à un professeur et enseigne aussi le Yoga.

André Van Lysebeth

André Van Lysebeth

En 1964, André Van Lysebeth, le premier européen, vient étudier le Yoga Korunta à l’Ashtanga Yoga Research Institute de Mysore avec Guruji. André parle de lui et le fait connaître en faisant paraître un article élogieux qu’il écrit dans la jeune revue de l’époque « YOGA » qu’il édite.

C’est autour de 1972 que Sri Pattabhi Jois reçoit les premiers américains après le « meeting » de Manju à l’ashram de Gitananda près de Pondichéry (160 km au sud de Madras). La pratique de l’Ashtanga Yoga se diffuse en Amérique depuis la Californie, et s’étend plus tard à Hawaï. En 1975, Guruji et Manju font leur première tournée américaine, pour y transmettre le yoga. Depuis, la pratique de l’Ashtanga Yoga s’est répandue dans le monde entier.

Guruji est passé sur l’autre berge de l’existence, le 18 mai 2009 à 2h30 de l’après midi (Horaire de Mysore). 
 Guruji a enseigné de manière ininterrompue pendant 63 ans cette merveilleuse méthode qu’il a apprise dès 1927 de son Guru Sri T. Krishnamacharya.

Chidambaram offrande fleurs

Om Loka Samasta Sukhino Bhavantu, Om Shanti, Shanti, Shanti
 (Om, Puissent tous les êtres atteindre la paix et l’harmonie, Om Shanti).

Aujourd’hui, c’est son petit-fils Sharath Rangaswamy, le fils de Sarasvatî qui est Directeur de l’Institut. Il est né en 1971. II transmet l’Ashtanga Yoga qu’il a appris de son grand-père. Sharath est marié à Shruthi et il est l’heureux papa de deux enfants, une charmante petite fille qui s’appelle Shradda (Dédication), et un fils Sambhav (Relié à l’Être ou Manifestation de l’Être).

La nouvelle « Yogashala » (salle de cours de yoga) est située :

  • Ashtanga Yoga Research Institute
235, 8th Cross
2nd Main, 3rd Stage
Gokulam,
    Mysore 570 002 – 
Karnataka, South India

Méthodes de Yoga, y voir plus clair

Lorsqu’on commence à s’intéresser au Yoga on est surpris et parfois dépassé par la quantité d’écoles différentes. Qu’est-ce que cela signifie ? dans quel niveau de cours puis-je m’insérer ?

Dans certains cours de Yoga, il y a un temps de repos entre chaque posture ou entre groupe de postures. Dans d’autres, on compose soi-même la chronologie des postures qui varie suivant des critères différents.

Nous allons vous aidez à y voir plus clair.

Les différentes variations viennent toute du Haṭha Yoga, « Ha » : signifie Soleil,
« Tha » : la Lune, « Yoga » : veut dire Union. « La recherche de l’équilibre dans l’union des forces opposées ». C’est peut-être l’une des plus belles définitions de notre pratique.

Dans la pratique de l’Ashtanga yoga ou Yoga Korunta (nom original) l’ordre des postures dans chaque série est immuable. Les transitions entre chaque position sont reliées entre-elles de manière rythmique et dynamique.

Les séries de l’Ashtānga Yoga sont présentées dans un ordre de difficulté croissante. Avant de passer à la série suivante, il est essentiel d’avoir une maîtrise de la précédente. De façon générale, ce type de Yoga s’adresse aux personnes ouvertes d’esprit qui recherchent une activité physique et spirituelle intense et qui n’ont pas peur de transpirer.

Ses caractéristiques principales sont :

  • Le contrôle du plancher pelvien (Mūlābandha)
  • Une respiration profonde (Ujjãyi)
  • La concentration du regard (Drishti dṛṣṭi)
  • Des mouvements de transition dynamique entre les postures (Vinyasa)

Composé de 6 séries, la première est appelée yoga thérapeutique,

Vous serez encouragé à respirer profondément, à vous concentrer et vous serez ajusté par le professeur.

 

Voici, les différentes pratiques de Haṭha Yoga les plus connues.

Le Kripalu Yoga aborde la pratique du Yoga avec la conscience et l’acceptation de soi-même. C’est un Yoga méditatif, l’étudiant exécute les postures et mouvements de façon intuitive selon ses besoins

Le Sivānanda Yoga repose sur les 5 principes suivants : les exercices appropriés (āsana);  la respiration correcte (prāṇāyāma);  la relaxation profonde (savāsana); l’alimentation saine (végétarienne);  la pensée positive et la méditation (vedanta & dhyāna). Très connu grâce à André Van Lysebeth, la série de 12 postures principales se déroule dans le sens inverse de la méthode de l’Ashtanga Yoga.

Le Satyananda Yoga ou Bihar Yoga reprend plusieurs méthodes : Haṭha, Raja, Karma, Jnāna, Mantra et Bhakti Yoga, ainsi que d’autres branches du Yoga, très pointu sur les aspects du Yoga mental.

Le Bikram Yoga comporte une série de 26 postures répétées deux fois dans une salle surchauffée à 40ºCelsius. La chaleur favorise la souplesse, l’élimination de toxines et la perte de poids.

Le Yoga de l’énergie, d’origine Tibétaine, insiste sur l’importance de l’équilibre des énergies qui influencent notre corps physique. Le travail respiratoire est la clé qui favorise l’éducation de l’attention et permet de relâcher le mental, très souvent distrait et encombré

Le Haṭha Yoga d’Eva Ruchpaul est un Yoga qui se dit « laic » qui s’appuie plus sur une attitude de travail intérieur que sur l’effort physique. La leçon est bâtie sur un rythme à trois temps: une posture, un temps de détente, une respiration, une posture… Postures et respiration sont intimement liées.

Le Yoga Kundalini se base sur le concept que nous avons en chacun de nous un capital « Santé, Bonheur, Foi » qui peut se renforcer grâce à la pratique qui comprend des postures, des exercices de techniques respiratoires, du chant et de la méditation.

L’Anusara Yoga est basée sur la vision que tout est conscience suprême. Chaque personne est Divine dans toutes ses parties, corps, pensées et esprit. Il considère que les postures de Yoga, pratiquées en suivant les principes d’alignement universels, sont une expression du Divin.

Le Viniyoga, développé par le fils de Sri Krishnamacharya, Desikachar – « Plus nous avançons dans la vie, et plus nous nous transformons, physiquement, émotionnellement et intellectuellement »- est une méthode destinée à intégrer ces changements adaptés à chaque individu.

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B.K.S. Igengar

Le Yoga Iyengar est une pratique dans laquelle on utilise de nombreux accessoires pour mieux réaliser certaines postures ce qui permet de contourner les problèmes de flexibilité. Cette technique met l’accent sur l’alignement et la précision des postures.

Le Power Yoga, développé au État Unis, reprend les principales bases de l’Ashtanga Yoga mais ne suit pas l’ordre prédéterminé des postures et des séries. C’est un entraînement physique et dynamique au style très aérobic.

Le Jivamukti Yoga, est un système à la fois ouvertement méditatif et très physique comme l’Ashtanga Yoga. Dans les cours, on pratique des séries de postures entrecoupées de chants (en sanscrit), méditations, lectures, discussions, musiques.

Le Vinyasa Flow Yoga est un Yoga plus traditionnel, respectant les principes d’origine du Yoga. Comme dans l’Ashtanga Yoga, c’est l’élève qui petit à petit s’adapte à la méthode qui elle, reste immuable.

etc.

Sri K. Pattabhi Jois

Sri K. Pattabhi Jois

A l’Ashtanga Yoga Institute de Bruxelles, nous pratiquons le Yoga comme l’exprimait Sri K. Pattabhi Jois « Practice, practice, practice, every day… »

Sri Tirumalai Krishnamarcharya, l’un des plus grand maîtres de yoga (1888 – 1988)

Sri T. Krishnamacharya l’un des plus grand maître de yoga, le rayonnement de sa connaissance a profondément influencé le monde entier.

Il n’a jamais laissé personne indifférent, lui-même, au cours d’une vie qui remplirait aisément plusieurs vies ordinaires, a fait beaucoup de rencontres extraordinaires. Descendant de grands dévots au service du temple du Seigneur des Sept Collines, Sri Venkateshvara de Tirumalai, lui-même descendant de Nâthamuni, le Professeur était promis dès la naissance à un sort exceptionnel. Rien ne pouvait lui arriver de banal.

Sri Tirumalai Krishnamacharya est né le 18 novembre 1888, Il est l’aîné d’une famille de six enfants (4 garçons et deux filles).

Son père, Sri Tirumalai Srinivasa Thathacharya, grand maître religieux enseignant la connaissance spirituelle des livres sacrés (les Véda) prend en main l’éducation de l’enfant avec son épouse Shrimati Ranganayakamma. 

Le jeune Krishnamacharya est doté d’une grande force physique, d’un tempérament et d’une intelligence peu ordinaires. Il est aussi animé d’une grande ardeur de savoir et … de savoir faire.

Encore adolescent, Krishnamacharya part à la découverte de son pays, de ses sages, de ses érudits, de ses artistes et de ses mystiques.

Incroyable parcours que la vie de ce jeune homme qui va progressivement découvrir puis maîtriser les disciplines les plus variées, depuis la lutte au corps à corps jusqu’aux rituels védiques, en passant par l’astrologie.

Puits de sciences, parlant couramment sept langues, pandit éminent, il va successivement approfondir chacun des points de vue classiques de la pensée philosophique de l’Inde, obtenant les plus hautes distinctions dans les écoles traditionnelles les plus réputées.

Benares_Varanasi_India_1922

Varanasi

Lorsqu’il partit pour Bénarès pour la première fois, vers l’âge de 18 ans, il eut la chance d’être instruit de certains secrets de grammaire sanskrite en une seule nuit par une sorte de génie, Shivakumar Shâstri. Revenu à Mysore, c’est du Principal du Parakala Mutt, Brahmatantra Sri Krishna Brahmatantra Swâmi, qu’il reçut pendant trois ans un enseignement total sur la philosophie du Vedânta. A nouveau reparti pour Bénarès, il y trouva un précepteur très clairvoyant, Sri Vamacarana Bhattâchârya qui, tout en lui enseignant la philosophie, devait des années durant l’aider de ses conseils à diriger sa vie.

Le lac sacré de Mânasarovar…

C’est ensuite sur l’avis de son précepteur de l’Université de Patna qu’il partit à pied pour l’Himalaya, rejoignant par des chemins malaisés et des ponts de corde tendus sur les torrents le pied du Kailash, montagne mythique considérée comme la demeure de Shiva et l’axe de l’univers, et le lac sacré de Mânasarovar.

Le Yoga

Il apprend et pratique de façon intensive tous les différents aspects du yoga. C’est ainsi que dans la seconde phase de sa vie, il deviendra l’un des plus grands (Maha) yogin (âcharya) de son époque.

Peinture du Maharaja de Mysore

Maharaja de Mysore, peinture

Le maharaja de Mysore

En 1924, il est invité par le maharaja de Mysore, qui voyait le yoga comme une aide pour traiter ses nombreux maux physiques. Il ouvrit une école de yoga dans son palais jusqu’en 1955.

Il s’établit à Mysore

Il est âgé d’une quarantaine d’années déjà lorsqu’ il s’établit à Mysore, dans le Sud de l’Inde, où il épouse la très jeune Srimati Namaginammal. Elle lui donnera six enfants, 3 garçons et 3 filles.

Srimati Namaginammal, épouse de Krishnamacharya

Srimati Namaginammal, épouse de Krishnamacharya

Madras (Chennai)

Lorsqu’il s’installa à Madras dans les années 50, il eut à nouveau l’occasion de soigner deux hommes très en vue, qui souffraient tous deux de paralysie: un éminent avocat Sri T.R. Venkatarâma Shâstrî et Sir Alladi Krishnaswâmi Iyer, le célèbre juriste qui avait pris part à la rédaction de la Constitution indienne. Tous deux, le retenant à Madras, venaient s’ajouter à la longue liste des rencontres déterminantes qui avaient influencé le cours de sa vie. (Extrait du N°24 de Viniyoga, consacré au 100ème anniversaire de Sri T. Krishnamacharya).

La légende du Yoga-Rahasya

On ne connaissait que quelques extraits du Yoga-Rahasya, ouvrage important sur le yoga perdu depuis plusieurs siècles. Krishnamacharya a exprimé avoir reçu en songe l’intégralité de cet enseignement originel de la bouche même de Sri Nâthamuni, ce saint Visnouïte qui vécut au IXème

C’est seulement en 1965 que T. Krishnamacharya écrivit sur papier les versets du Yoga Rahasya.

Les concepts importants de ce texte sont :

  • Importance du yoga pour les femmes,
  • Les pratiques du yoga à faire pendant la grossesse,
  • L’adaptation du yoga pour qu’il puisse convenir à toutes personnes aux différentes étapes leur vie.
  • Le yoga est un outil thérapeutique essentiel.

Il contient les idées maîtresses de l’enseignement de Krishnamacharya au sujet des techniques telles que āsana et Prāṇāyāma.

T.K.V. Deskachar & Shri Bhashyam

Deux de leurs fils deviendront également des instructeurs de yoga.

L’aîné, T.K.V. Deskachar, vit à Madras , et dirige un important centre de yoga-thérapie – le Krisnamacharya Yoga Mandiram – officiellement reconnu par le Ministère de la Santé du Tamil Nadu.

Sri Bhashyam, son cadet, est établi à Nice (France). Il a épousé une française et enseigne le yoga en France et en Suisse principalement – Yogakshemam, École d’enseignement traditionnel de Philosophie indienne – Ayurveda et Yoga.

 La transmission…

Curieux destin – en relation à l’Occident – que celui de la transmission de l’enseignement de T. Krishnamacharya.

  • Indra Devi
  • Yvonne Millerand
  • K.V. Desikachar
  • K. Sribhashyam
  • Sri B.K.S. Iyengar
  • Sri K. Pattabhi Jois

Essentiellement par l’action de ses deux fils et de leurs élèves, il est bien enraciné dans les pays francophones (France, Suisse & Québec).

Dans les pays anglo-saxons, cet enseignement est mieux connu à travers l’interprétation qu’en donne son beau frère et disciple, B.K.S. Iyengar de réputation mondiale

Ainsi que celle de Sri K. Pattabhi Jois, tout aussi mondialement connu.

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Sa mort

Il est décédé, le 28 février 1989 à Chennai – Inde du Sud. Il avait presque 101 ans, le professeur Sri T. Krishnamacharya restera pour beaucoup un Maître de Yoga inégalé et irremplaçable…

Conformément à la tradition, il ne quittera jamais son Inde natale de sa vie. Malgré cela le rayonnement de sa connaissance du yoga à profondément influencé le monde entier.

« Je ne l’ai rencontré que trois fois,
mais je n’oublierai jamais sa qualité infini de présence. »
Jean Claude Garnier

 » Le yoga est le plus grand cadeau de l’Inde au monde »
Sri T. Krishnamacharya

Sources :

  • The Yoga of the Yoga The legacy of T Krishnamacharya by Kausthud Desikachar – Edition : K. Y. M – Chennai – India
  • Shri T. Krishnamacharya 1888 – 1988 Cent ans de Béatitude
  • Notebook
    Edition : K. Y. M – Chennai – India
  • La revue « Viniyoga » n° 24
  • Yoga Sutra de Patanjali – Traduit et commentaire de K.V. Desikachar – Edition du Rocher – 1986
  • Reflection on Yoga Sutra – s of Patanjali – By K.V. Desikachar
    KYM – ISBN : 81.87847.20.4
  • The Heart of Yoga – Developing a Personal Practice – By K.V. Desikachar
    KYM – ISBN : 0.89281.681.3 
Breath Of The Gods

Breath Of The Gods

Film :

Breath of the Gods, A Journey to the Origins of Modern Yoga, de Jan Schmidt – Garre Film – Durée 105 minutes

  • K.S. IYENGAR
  • PATTABHI JOIS
  • K. SRIBHASHYAM
  • KRISHNAMACHARYA

Un très beau témoignage émouvant sur la vie de Sri T. Krishnamacharya évoqué par ses disciples, ses enfants…

Site Web :

Historique du Yoga Korunta (Ashtanga Yoga)

C’est grâce au mécénat du Maharadjah de Mysore (très connu pour sa philanthropie et sa foi spirituelle) que Sri T. Krishnamacharya, voyageant dans le nord de l’inde pour propager la science du Yoga afin de soigner différentes maladies, découvrit par hasard, dans les années 1930, à la bibliothèque universitaire de Calcutta, un ancien manuscrit écrit sur des feuilles de palmier intitulé « Yoga Korunta ». L’auteur, un sage des temps anciens, s’appelait « Vanama Rishi». Le document rédigé entre 500 et 1500 avant Jésus Christ était complet et dans un excellent état de conservation. A la tournure de certaines phrases, Sri T. Krishnamacharya qui était aussi un spécialiste du Sanscrit ancien, comprit qu’il faisait partie d’une tradition orale bien plus ancienne (entre 3000 & 4000 ans avant J.C.).

Sri T. Krishnamacharya

Sri T. Krishnamacharya

Suite à cette découverte, Sri T. Krishnamacharya, qui enseignait alors une autre méthode de yoga, transforma pour la troisième fois son enseignement. Il demanda à Shri K. Pattabhi Jois de se vouer exclusivement à cette méthode de Yoga original, appelé Yoga Korunta et de le transmettre.

Dès 1937, en Inde, à Mysore, Pattabhi enseigna le Yoga Korunta.

Ce n’est qu’à la fin des années 60 qu’André Van Lysebeth, premier professeur de yoga européen, passe trois mois à étudier le Yoga en Inde avec Pattabhi.

André parle de lui, de sa qualité d’enseignement, le fait connaître en faisant paraître des articles élogieux dans la revue « YOGA » qu’il édite.

La "REVUE YOGA"

La « REVUE YOGA »

Autour de 1973, des américains assistent à la démonstration de yoga par Manju Jois (fils de Pattabhi) à l’ashram de Gitānanda (près de Pondichéry). Ainsi Norman Allen devint l’élève de Pattabhi ou Guruji pour ses disciples, puis vinrent Nancy Gilgoff et David Williams.

Pattabhi a choisi d’utiliser le terme « Ashtanga » pour son école par référence à l’un des six points de vue de la philosophie indienne orthodoxe, le « Yoga ». Les autres points de vue sont : Nyāya, Vaisheshika, Sāṃkhya, Mîmâmsâ, Vedānta.

La bible du Yoga écrit par Patañjali, est « les Yoga Sūtra » (sorte de synthèse de toutes les connaissances précédentes existantes).

Au deuxième chapitre de ce livre, au verset (YS II-29), sont expliqués les fondements de la pratique du yoga dont la définition est « aṣṭāṅga yoga ». Ainsi, toutes les techniques spirituelles faisant référence à ce livre peuvent être nommées aṣṭāṅga yoga.

C’est alors la transformation du nom de « Yoga Korunta » en « Ashtanga Yoga ». En effet l’Institut de Pattabhi s’appelait « Ashtanga Yoga Research Institute of Mysore », les étudiants américains ont de ce fait pensé qu’il enseignait un Yoga nommé « Ashtanga Yoga ». 

En 1975, Nancy Gilgoff et David Williams invitèrent Guruji et son fils Manju, qui partent alors faire leur premier voyage en Amérique, pour enseigner le yoga. Manju resta aux État Unis. Cette pratique de Yoga se diffusa rapidement en Amérique depuis la Californie, et s’étendrit jusqu’à Hawaï, sous le nom d’Ashtanga Yoga. 

Les livrets de JB Rishi sur l'Ashtanga Yoga

En Europe, les premiers professeurs à diffuser cette méthode s’appelaient Jean-Pierre Radhu (Belgique), Gabriel Plessis (Paris, Rouen – 1972). Jean Bernard Rishi, à Paris (France – 1975), publia avec l’accord de Guruji des livrets sur les salutations au soleil de Mysore et les postures debout (photos de Pattabhi en N&B). Après avoir enseigné l’Ashtanga Yoga pendant plusieurs années, ils ont tous changé de méthode pour différentes raisons. Plus tard, Jean Claude Garnier (France, Belgique – 1978) et Serge Fonteneau (France, Château Renauld) ont adopté les enseignements de Pattabhi et ont pris à cœur de les diffuser.

De nos jours, cette forme traditionnelle de Yoga, surtout connue sous le nom d’Ashtanga Yoga, est l’une des les plus pratiquée au monde.

Sharath Rangaswamy, le petit-fils de Sri K. Pattabhi Jois, transmets l’Ashtanga Yoga qu’il a appris de son grand-père.

Pour aller plus loin :

  • Yoga Mala – Sri K. Pattabhi Jois (Broché)
  • Ashtanga Yoga – John Scott (Le courrier du livre).
  • Ashtanga Yoga – Le Guide Pratique: Un Guide Illustré Destiné à une Pratique Personnelle, Première et Deuxième… de David Swenson

Les religions en Inde

 

L’Inde est le berceau des quatre grandes traditions religieuses. Lors du dernier recensement de 1991, il y avait :

  • Hindouisme 82,41%
  • Bouddhisme 0,77%
  • Jaïnisme 0,41%
  • Sikhisme 1,99% %, mais majoritaires au Pendjab

On peut y ajouter quatre autres grandes traditions qui ont une longue histoire en Inde :

  • Le Zoroastrisme ou les Parsi, 80% d’entre eux vivent au Maharastra, les autres au Gujarat.
  • Le Judaïsme
  • Le Catholicisme 2,32%
  • L’Islamisme 11,67%, majoritaires dans le Cachemire

 

Pour être complet, on doit ajouter :

  • Le bahaïsme

Les minorités religieuses

  • Kukis
  • Nagas
  • Bodos
  • chakmas
  • hajongs

La religion en Inde revêt encore une grande importance. 

Dans la vie quotidienne de nos amis indiens, elle joue un rôle essentiel.
Elle rythme la vie sociale et culturelle. Chaque religion en Inde a influencé l’architecture, la sculpture, la peinture, la musique et même la médecine.
Pratiquement toutes les grandes religions du monde y sont représentées. On note toutefois, aujourd’hui, une baisse des valeurs religieuses chez les jeunes citadins. L’Inde est très fière de sa diversité religieuse. Néanmoins, les mariages inter-religieux sont rares et des tensions entre les différentes communautés -notamment entre hindous et musulmans – continuent d’agiter certains états.

Hindouisme

C’est la religion principale, prés de 84% de la population, l’une des plus vieilles religions du monde. Le Sanatana Dharma est à vrai dire, plus une façon de vivre et de penser qu’une religion organisée.

La cour suprême de l’Inde a défini le cadre de « la foi hindoue » en 1966, comme suit :

  1. l’acceptation respectueuse des Veda comme la plus Haute Autorité sur les sujets religieux et philosophiques et l’acceptation respectueuse des Veda par les penseurs et philosophes hindous comme base unique de la philosophie hindoue
  2. l’esprit de tolérance et de bonne volonté pour comprendre et apprécier le point de vue de l’adversaire, basé sur la révélation que la vérité comporte plusieurs apparences
  3. l’acceptation par chacun des six systèmes de philosophie hindoue d’un rythme du monde qui connaît des périodes de création, d’entretien et de destruction, périodes, ou Yuga, qui se succède sans fin
  4. l’acceptation par tous les systèmes de la philosophie hindoue de la croyance dans la renaissance et la préexistence des êtres
  5. l’identification du fait que les moyens ou les manières d’accéder au salut sont multiples
  6. la réalisation de la vérité que, aussi grand que puisse être le nombre des divinités à adorer, on peut cependant être hindou et ne pas croire qu’il faille adorer des idoles
  7. à la différence d’autres religions, ou croyances, la religion hindoue n’est pas liée à un ensemble défini de concepts philosophiques.

Un hindou est donc celui qui croit à la philosophie énoncée dans les Veda (La Connaissance). Les Veda sont les écritures religieuses les plus anciennes du monde. Le principe de cet enseignement est que la vraie nature de l’homme est divine : Dieu, ou le Brahman, existe en chaque être vivant.

Cette tradition est donc une exploration de la connaissance de soi, une recherche du divin présent en chaque individu.

Pour les Veda, personne n’a besoin « d’être sauvé » puisque personne n’est jamais perdu. On vit seulement dans l’ignorance de sa nature profonde, divine.

Cette religion se base sur les textes sacrés fondamentaux qui expliquent le samsara, le karma, le dharma et les castes. Les hindous pensent que la vie humaine est cyclique : après la mort, l’âme se réincarne (le saṃsāra))
dans un nouveau corps soit humain, animal ou végétal en fonction de ses actes. Ils pensent que le karma de leur vie en cours déterminera la qualité des vies suivantes, un mauvais karma peut conduire à se réincarner dans une caste inférieure voire même en animal.
Pour atteindre « mokṣa », la libération du cycle des renaissances successives (saṃsāra), il faut se libérer de l’emprise de la souffrance, de l’attachement et de l’ignorance.

Aujourd’hui la croyance hindouiste est basée soit sur la foi soit sur la philosophie soit parfois un mix des deux. Il y est reconnu qu’il y a beaucoup d’approches différentes du Divin, et que toutes sont valides. Peu importe la pratique spirituelle pourvu qu’elle mène au même état de réalisation de soi. Les Veda enseignent le respect de toutes les croyances et se distinguent ainsi de la plupart des autres religions.

Les livres sacrés de l’hindouisme sont : les quatre Veda qui constituent le fondement de la philosophie, les Upaniṣad, le Mahābaratha, le Rāmāyaṇa, la Bhagavad Gītā.

 Offrande de Fleurs, Puja

Offrande de Fleurs, Puja

La trinité Hindoue : Brahmā, Shiva, Viṣṇu

Brahmā, le Dieu créateur symbolise la Réalité Suprême. Son épouse est la Déesse de la connaissance, de la musique et des arts.

Shiva, le Dieu destructeur du mal et de l’ignorance et aussi Dieu régénérateur. Il est souvent représenté comme un ascète nu avec un serpent à sa taille, un trident et montant un taureau blanc appelé Nandi. Son épouse (parèdre) est Parvati, ils ont deux enfants Ganesh, le Dieu à tête d’éléphant et Karttikeya (Skanda ou Murugan dans le sud de l’Inde). Ganesh est le Dieu le plus invoqué, car il est réputé pour enlever les obstacles et apporter la sagesse

Viṣṇu, le Dieu conservateur, il est dit éternel, associé aux eaux primitives, considéré comme omniprésent avant la création de l’Univers. Son épouse, Lakshmi est la Déesse de la beauté, de la richesse. Ce n’est que plus tard que viendra la conception de Viṣṇu comme Dieu sauveur du monde, s’incarnant sous la forme de ses différents avatara(s), lorsque l’équilibre du monde est menacé.

 

Bouddhisme

Le bouddhisme est la troisième plus grande religion du monde après le christianisme et l’islam.
Seulement 7 millions de personnes pratiquent aujourd’hui le bouddhisme en Inde en comptant nos amis réfugiés Tibétains.

Le bouddhisme fut fondé vers l’an 500 av J.C., quand le prince Siddhârta Gautama (546-324, le futur Bouddha) partit en quête de l’illumination et finit par atteindre le nirvana.

Le bouddhisme en Inde a atteint âge d’or pendant l’empire Maurya, sous le règne Ashoka (Açoka) qui se convertit au bouddhisme. A la fin de cet empire, le bouddhisme déclina et fut évincé par l’hindouisme.

Selon le Bouddha, la vie repose sur quatre nobles vérités : Duḥkha, Samudaya, Nirodha, Marga.

  1. La première noble vérité, Duḥkha en sanskrit est souvent traduite par « souffrance » ou « douleur », c’est-à-dire « demander à la vie ce qu’elle ne peut nous donner ».
  2. La deuxième noble vérité, Samudaya, les souffrances existent parce qu’il y a des causes, il est donc normal de connaître ces causes.
  3. La troisième noble vérité, Nirodha, la fin, la cessation, l’arrêt des souffrances.
  4. La quatrième noble vérité, Marga, la voie qui mène à la cessation de la souffrance.

La souffrance est provoquée par les désirs, pour se débarrasser de celles-ci il faut, suivre le chemin qui mène à la compréhension.
Une personne qui suit ce chemin se débarrasse des désirs et de la haine et réalise la paix intérieure en atteignant le « Nirvana ».
Ceci mènerait alors à la fin du cycle des renaissances de l’âme (réincarnations).

Le bouddhisme n’est pas une religion mais une philosophie. Il existe deux écoles dits véhicules dans le bouddhisme : Hinayana par ex. au Sri Lanka, plus stricte et l’école Theravada, comme nos amis Tibétains.

Il est à noter que pour l’hindouisme, le Bouddha est considéré comme la neuvième incarnation du Dieu Viṣṇu.

 

Temple Jaïn près de Mahabalipuram, Tamil Nadu

Temple Jaïn près de Mahabalipuram, Tamil Nadu

Le Jaïnisme

Environs 4 millions de personnes actuellement en Inde. Fut fondé au VIème siècle av J-C par Mahariva, un contemporain du Bouddha, qui a prêché lui aussi, l’athéisme ou l’absence d’un Dieu.
 Mahariva est le dernier des 24 « Tirthankara(s) » ou « Passeur de gué ». Le Jaïnisme est donc une religion sans Dieu.

Les jains pensent que seule une âme totalement pure peut atteindre la délivrance.

Pour la purifier il faut se défaire de son Karma en pratiquant le jeûne, la méditation, le Yoga.
Les Jaïns s’efforcent de ne nuire à aucune vie. On peut croiser un ascète Jaïn avec la bouche recouverte d’un mouchoir pour ne pas avaler d’insectes ou d’êtres microscopiques, et balayer devant leurs pieds pour ne pas en écraser.

Ils pensent que l’on peut obtenir la cessation des renaissances en détruisant le Karma accumulé lors de nos vies antérieures.

Les Jaïns, acétiques et non nuisibles, ont beaucoup influencé l’Hindouisme et le Yoga, qui ont emprunté le principe de l’ahimsa (la non-violence) aux Jaïns.

Mahâvîra a établi cinq manières de se débarrasser des renaissances perpétuelles :

  • Ne pas détruire la vie
  • Dire la vérité
  • Être célibataire
  • Ne rien posséder
  • Ne rien accepter qui ne soit librement donné

La communauté Jaïn est strictement végétarienne, ne porte pas de cuir, pas de parfum, une femme ayant ses règles ne rentre pas dans un temple, etc.

 

Sikhisme

Les sikhs (littéralement, « ceux qui apprennent ») forment l’une des principales minorités religieuses en Inde. Environ 18 millions de personnes en Inde.
La religion Sikh a été créée par le Guru Nanak au XVème siècle, au Pendjab (Inde du Nord). Il est né hindou, mais dans l’enfance était autant attiré par les saints musulmans qu’hindouistes.
Ses prédications étaient pour tous, quelle que soit la religion, le sexe, la caste. Le sikhisme est à l’origine un syncrétisme de l’hindouisme et de l’islam.
Les sikhs croient en un Dieu unique, s’opposent au culte des idoles et rejettent le système des castes. Ils ont en commun avec la tradition hindoue la croyance au Karma et en la réincarnation. Leur livre sacré est le « Granth Sahib » qui est un mixe entre les écrits de textes hindous et musulmans, les propres sentences de Guru Nanak et des cinq suivant Guru.

 

Le Coran

Le Coran

Islamisme

Ce sont les commerçants arabes qui ont apporté leur foi en Inde au VIIIème siècle. Les musulmans constituent la plus grande minorité religieuse de l‘Inde, presque 12% de la population est à majorité « Sunnite ».

Le prophète Mahomet est le fondateur de l‘islam, né en 570 après J-C à la Mecque en Arabie Saoudite.
L’islam est une religion monothéiste très stricte : « Allah est Dieu et Mahomet est son prophète »
Le Coran, est le livre sacré des musulmans, il prône la fraternité universelle et la soumission à Allah.
Les cinq « piliers » supportent la vie religieuse des croyants :

  • La profession de foi
  • La prière cinq fois par jour
  • Le jeûne du ramadan
  • Le pèlerinage à la Mecque une fois dans sa vie

 

Christianisme

Traditionnellement, on dit que le christianisme est arrivé en Inde avec l’apôtre Saint Thomas, l’un des apôtres du Christ, qui aurait évangélisé le Kerala et le Tamil Nadu. Il serait mort martyre à Madras et enterré sur le site de la Cathédrale St Thomas.  Une deuxième vague serait arrivée avec l’église Syriaque implantée vers le IV siècle avec l’arrivée des marchands Syriens venus s’établir au Kerala avec leurs familles.

La troisième vague date du XVème siècle avec l’arrivée des Portugais. On peut toujours voir le corps miraculeusement intact de Saint François Xavier à la Basilique de Don Jésus à Goa. 

L‘Inde compte aujourd’hui environ 19 millions de chrétiens, la plupart vivants dans le sud (Tamil Nadu et Kerala).

Le christianisme et ses enseignements ont influencé un certain nombre d’ascètes comme Ramakrishna, d’intellectuels et le Mahatma Gandhi.

 

broderie-juive

Bénédictions et louanges en l’honneur du Sabbat

Judaïsme

Les juifs sont arrivés à Kochi (Cochin) au VIème siècle av J-C.
La tradition juive se réclame d‘Abraham, le père des croyants, et de Moïse, le législateur d’Israël.

Le livre saint est la Torah.

Il existe en Inde trois communautés distinctes toutes séfarades : l’une à Goa, puis on trouve les Bnei Israël dans l’état du Maharashtra et enfin les baghdadi, qui sont arrivés d‘Irak, d’Iran et de Syrie, il y a deux siècles à cause des persécutions dans leur pays. Ceux-ci pratiquent le rituel séfarade mais sans Rabin. On les trouve principalement à Mumbai et Kolkotta (Bombay & Calcutta).

La communauté juive est aujourd’hui composée d’environ 5000 membres, ceci s’expliquant par l’émigration de nombreux juifs vers Israël, le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada et l’Australie.

Encyclopaedia Judaïca : http://spip.rachelnet.org/spip.php?article82

 

Zoroastrisme

C’est une religion monothéiste. Les fidèles sont appelés les parsis. Leur Dieu, Ahura Mazda, invisible et omnipotent. Le Zoroastrisme fut fondé par Zoroastre qui était prêtre et vivait en Perse orientale.
Ce sont des descendants d’immigrants venus de Perse au Xème siècle, pour fuir les persécutions musulmanes.

Leur livre sacré est le Zend-Avesta, il décrit le conflit entre le bien et le mal, est attribué à leur prophète Zarathoustra

La pratique en matière de Zoroastrisme est basée sur la responsabilité de chaque homme et femme de choisir entre le bien et le mal, cette religion rejette les pratiques comme le jeûne et le célibat.

Pour eux l’homme, mortel, comporte des composantes éternelles comme l’âme.
Ceux qui se sont bien comportés sur terre par leurs actes et paroles sont sensés avoir une existence agréable dans l’au-delà.
A l’inverse aucun écart n’entre dans la balance et l’âme errante ne devra pas rendre compte de ses actes au jour de son jugement.

La plupart des Zoroastriens en Inde vivent aujourd’hui à Mumbai (Bombay) et sont connus sous le nom de Parsis.

C’est le groupe religieux le plus urbain et le plus riche de la nation Indienne (industries, finances, hautes technologies etc.). Environ, 250 000 Pārsis dans le monde, essentiellement en Inde.

Les Pārsis n’enterrent pas leurs morts, ni ne les incinèrent. Il existe à Mumbai les fameuses « Tours du silence » ouvertes sur le ciel. Les éléments étant sacrés pour les Parsis, ceux-ci ne peuvent enterrer leurs morts pour ne pas souiller la terre, ils ne peuvent pas les incinérer pour ne pas souiller le feu, donc, ils les déposent au sommet de hautes tours et les vautours, corbeaux, charognards se chargent de leurs dépouilles en moins d’une heure.

Site officiel : http://w-z-o.org

 

Bahaïsme Bahá’u’lláh

Présents surtout aux États-Unis, en Europe, en Inde et au Proche-Orient, les bahá’ís ont été durement persécutés en Iran. Le bahaïsme est un syncrétisme religieux dans lequel les assemblées rituelles incluent des lectures de la Bible, des Évangiles et du Coran. 

La foi bahá’íe se veut une « religion mondiale indépendante ». Elle a été fondée par le Persan Mīrzā Ḥusayn-ʿAlī Nūrī, ancien disciple du Bāb (Sayyid ʿAlī Muḥammad Šīrāzī)

Les bahá’ís considèrent tous les écrits du Bāb et de Bahá’u’lláh comme divinement révélés sous l’influence du Saint Esprit.

« La vraie religion et la science ne sont pas en contradiction. Lorsqu’une religion est en opposition avec la science, elle devient une pure superstition. Ce qui est contraire à la connaissance est ignorance. Comment un homme peut-il croire à la réalité d’un fait démontré impossible par la science ? Si, contre toute raison, il y croit encore, c’est plutôt par une superstition aveugle que par la foi. Les vrais principes de toutes les religions sont conformes aux enseignements de la science. (…) la religion et la science sont les deux ailes qui permettent à l’intelligence de l’homme de s’élever vers les hauteurs, et à l’âme humaine de progresser. Il n’est pas possible de voler avec une aile seulement. Si quelqu’un essayait de voler avec l’aile de la religion seulement, il tomberait bientôt dans le marécage de la superstition, tandis que, d’autre part, avec l’aile de la science seulement, il ne ferait aucun progrès mais sombrerait dans la fondrière désespérante du matérialisme. »
Causeries de ‘Abdu’l-Bahá à Paris
,
paragraphes 55.2-4 (p. 124) et 55.15-16 (p. 126)

Site officiel : http://www.bahai.org

16 Nagas Peoples

Les minorités religieuses tribales

A ce sujet voir le livre « AU PAYS DES FEMMES GIRAFES » de Vitold de Golish, expéditions 1955 et 1957 en Birmanie, assisté de Pierre de Arceluz.

Texte et photographies de Vitold de Golish, Éditions Arthaud (1958)

  • Kukis 
  • Nagas
  • Bodos
  • chakmas 
  • hajongs

La moitié de ces tribus primitives qui composent cette région de l’Inde sont soit bouddhistes soit animistes, d’autres partiellement converties au christianisme à une époque récente.

Les Kukis 

Ils font partie des tribus sauvages mongoloïdes reconnues en Inde. On les trouve réparties essentiellement dans le Nord-Est de l’Inde, Myanmar (Birmanie), et au Bangladesh. Traditionnellement animiste, hélas ils ont été convertis par différents missionnaires (Chrétiens, Protestants, Baptistes etc.)

Les Nagas

Ils sont aussi répartis dans la région du Nord-Est de l’Inde, ils sont environ deux millions et demi. Les Nagas sont divisés en 30 tribus entre les États du Nagaland, Manipur, Assam, Arunachal Pradesh, Myanmar (Birmanie).

Les structures sociales et religieuses étaient variables, chaque clan vivait en autarcie et avait ses propres repères culturels. Leurs cultures étaient pratiquement demeurées inchangées avant l’arrivée des missionnaires (essentiellement des Baptistes au XXème siècle).

On ne sait pas grand chose sur leur vie, à part qu’ils étaient des chasseurs cueilleurs, les guerres tribales étaient fréquentes. Les Nagas étaient des coupeurs de têtes jusque dans les années 1960, Cette coutume a été interdite en 1991.

De nos jours, les Nagas sont évangélisées à plus de 80 %.

Avec l’influence des missionnaires, la pratique du tatouage traditionnel a diminué. Bien qu’en déclin, elle joue encore un rôle important dans leurs coutumes. Il est d’usage pour les jeunes filles en âge de se marier de se faire tatouer les jambes et le front. Les tatoueurs font pénétrer la teinture, qui vient d’une plante, sous la peau à l’aide d’une aiguille fichée au bout d’un bâtonnet. Sur les jambes, les dessins géométriques préservent le corps des morsures de Hla, le vampire légendaire qui se nourrit du sang des femmes et en même temps des serpents.

Les villages nagas étaient entourés de palissades défensives. Deux bâtisses particulières s’y distinguaient le morung c’est-à-dire le dortoir des hommes et le dortoir des femmes. Les hommes du village ne pouvaient accéder au dortoir des femmes, seuls les hommes d’un autre village pouvaient le faire.

Site officiel du Nagaland : http://nagaland.nic.in 

Les Bodos ou Boros

Les Bodos sont les premiers et authentiques habitants de l’Assam, ils font partie de la Constitution Indienne. Ils parlent le Bodo, d’origine tibéto birmane. Selon le dernier recensement de 1991, ils sont 1,2 million d’individus, soit 5,3 % de la population totale de l’État.

A l’indépendance de l’Inde en 1947, les Bodos constituaient 49 % de la population totale de l’Assam, mais les migrations et les colonisations successives de musulmans d’origine Bengalis, et d’autres communautés, les ont relégué au rang de minorité.

Ces migrations ont eu pour conséquence la spoliation de leurs terres et une perte de leur force économique et de leur identité.

La boisson traditionnelle favorite du Bodos est la bière de riz (Zu Mai), signification : Zu : bière, et Mai : riz.

Beaucoup de familles élèvent leurs propres vers à soie de riz. Le tissage est une autre partie intégrante de leur culture. On enseigne aux filles à tisser très jeunes. La plupart des femmes tissent leurs propres vêtements « Dokhnas » et châles. Les Bodos sont également de merveilleux artisans avec les produits en bambou.

Leur religion

La pratique en matière de religion est un mix entre la foi primaire animiste, l’hindouisme et le christianisme.

Bathouism (foi des Bobo) n’est pas strictement animiste bien que des étrangers l’aient pensé. Il est basé sur la croyance d’un Dieu infini et éternel appelé Obonglaoree. La légende dit que le Dieu infini s’est fatigué de son existence informe et a pris la forme d’un être humain appelé Jiw Borai, ou vieille âme. C’est une façon d’honorer ses ancêtres. Le chiffre « Cinq » est un nombre symbolique important dans la religion Bobo.

Des efforts ont été faits pour identifier le Dieu « Jiw Borai » avec le Dieu hindou « Siva ». Plusieurs éléments de l’hindouisme ont été incorporés dans la religion des Bodos avec le temps.

Il n’y a pas d’endroit cultuel fixe pour le Bodo. L’autel est placé dans n’importe quel endroit commode autour de la maison, habituellement dans la cour. Pour le festival le plus important des Bodo, le Kherai Puja, l’autel est placé dans la rizière pour les rituels de fertilité au printemps.

En dépit de l’avancée de l’hindouisme dans la culture Bodos, les pratiques hindoues telles que les castes et la dot ne sont pas pratiquées. Ils sont non-végétariens.

Lire sur ce sujet :

Le Bodos : Enfants du Bhullumbutter, édité par Thomas Pulloppillil et Jacob Aluckal, d’abord édité 1997

Site web : http://udalguri.gov.in/bodo.htm

Les Chakmas 

Ils vivent sous l’autorité d’un roi. Leur système social est original, ils ont conservé l’ancien classement en gutthi(s) (premiers clans des Chakma), issus de groupements historiques autour du chef de village. Avec l’accroissement de leur peuplade, les gutthi(s) ont donné naissance aux Goja(s). 

Ils se nomment eux-mêmes Changma.

La langue chakma, le Changma Kodha, appartient au groupe dit « bengali-assamais ». Elle est donc apparentée à ce titre à la langue Indo-européenne. Le Chakma a sa propre écriture mais celle-ci est sur le point de disparaître car beaucoup de Chakma(s) n’ont pas l’occasion d’apprendre leur langue à l’école.

Les Chakma(s) sont un peuple originaire du Nord-Est de l’Inde (Arunachal Pradesh), et du Bangladesh, région de collines surplombant le delta du Gange, qui abrite une douzaine d’ethnies très différentes de la majorité bengalie par leur mode de vie, leur langue, leur religion, leur culture et même leurs traits physiques.

Depuis plus de cinquante ans, ces peuples subissent au Bangladesh, des agressions de ceux qui veulent les chasser de leur terre (persécutions, massacres). Nombre d’entre eux ont dû quitter le Bangladesh pour se réfugier en Inde et dans le monde entier.

Les Chakma(s) sont bouddhistes.

« Ajha  » (en langue chakma signifie) « espoir ».

 

Les Hajongs

D’origine tibéto-birmane, les Hajongs constituent une population qui habitent les piémonts méridionaux du Megalaya (Son nom signifie la « Demeure des nuages » en sanskrit). Les populations tribales d’origine aborigènes étaient appelées. « Les hommes des montagnes » (Hill tribes). Lors du recensement de 1951, ils étaient une trentaine de milliers à être établis dans le Pakistan oriental de l’époque. Ils sont pour la plupart hindouisés ou christianisés par l’action des missionnaires.

Site officiel du Megalaya : http://meghalaya.gov.in:8080/megportal/ 

 

 

Signification des Rangoli(s), un art éphémère

Dans toute l’Inde, peu après le lever du jour, chaque matin, les femmes décorent le seuil de leurs maisons, par des dessins simples ou complexes, tracés avec de la poudre de riz, blanche ou colorée, suivant un rituel bien établi.

Le soir, au crépuscule ces représentations sont effacées. Ainsi chaque matin à l’aube, un dessin nouveau est créé. Traditionnellement, les femmes sont responsables de l’entretien et de la décoration du foyer, mais elles sont aussi garantes de la représentation des signes auspicieux, représentation sacrée du lien entre le microcosme et le macrocosme.

 Véritable mandala(s) de l’éphémère, ces images créés le matin à seule fin d’être détruites le soir, sont un rappel de l’immanence de toute chose : que toute chose a une fin et finalement retourne à la terre ! Les noms attribués à ces décorations, varient selon les régions. En Inde de l’Ouest, par exemple, on les appelle Rangoli (du sanskrit Ranga, signifiant colorier, teinter), dans le Sud, on les nomme Kolam et dans l’Est  Alpana (de Alpa : petit,  insignifiant).

Défiant l’art classique Hindouiste et Mogol, les rangolis nous ravissent avec leurs motifs simples ou complexes, bourrés de fantaisie. La spontanéité de la création, laisse jaillir formes et couleurs dont l’harmonie nous enchante. C’est une invitation permanente pour le passant d’un instant, au plaisir de recevoir ce geste gratuit, cet art spontané pour partager un élan lumineux du cœur…

Il y a aussi des « rangolis » dans les lieux sacrés et les temples hindouistes symboles géométrique au pouvoir de protection et support à l’introspection méditative. Dans certain texte du « yoga » et « tantrique », on parle de représentation de la Vérité au point central d’énergie , le « Bindu ».

Cérémonie d’offrandes au Divin, la Pūjā

La pūjā est un rituel festif censé provoquer la descente (archāvatara) d’une divinité à l’intérieur d’une image la représentant ou d’un symbole comme le lingam.

Déroulement de l’invocation du pūjari (l’officiant), 

La prière débute par le tintement d’une clochette, qui appelle la divinité. Elle se poursuit par l’offrande de fleurs fraîches, de denrées, d’encens, accompagnée de musique et de la récitation de mantra(s). S’il s’agit d’une statue ou d’un lingam, le pūjari l’oint (enduire) d’huile, de camphre, de pâte de santal et la recouvre de guirlandes.

Le liṅgam ou liṅga  est lavé avec du lait et de l’eau sacrée comme celle en provenance du Gange. Le liquide ainsi versé se répand dans le yoni (lieu sacré). Il est, ensuite, oint de ghī (घी), de pâte de santal et orné de fleurs. Le point culminant du rite est le moment où la divinité se révèle à tous.

La pūjā est célébrée dans les temples par les brahmanes. Dans les foyers, c’est le chef de famille qui l’assure.

Dans la société Hindoue, la Pūjā tient un rôle essentiel, c’est un acte central et quotidien de l’hindouisme. 

En fonction de la pūjā demandée, il y a un tarif officiel à régler à l’officiant. La « pūjā » occupe une place importante parmi les rituels quotidiens non seulement du monde Hindouiste mais aussi Jaïn, Bouddhiste et même Chrétien en Inde.

Les lieux d’invocations 

Soit dans la maison dans la « pūjā room » quand il y a une, lorsque la demeure est trop petite, à l’extérieur près de la porte d’entrée.

Lorsque La pūjā est effectuée au temple, il y a deux possibilités, soit on l’effectue soi-même ou l’on demande l’aide d’un prêtre Brahmane appelé pūjari (l’officiant) pour présenter les offrandes à Dieu.

Un rituel dans la vie des Indiens

Dans la tradition hindouiste, temples et maisons ont tous leurs autels devant lesquels le prêtre, la famille, les amis de la famille viennent faire leur « pūjā » en l’honneur des Dieux et des Divinités.

La  pūjā est un rite d’adoration d’origine aryenne qui a remplacé le Yajña (यज्ञ), le sacrifice védique.

L’autel devant lequel se déroule la cérémonie comporte une ou plusieurs statues, une ou plusieurs images qui représentent le Dieu ou la Déesse du lieu.

Si, le plus souvent, les cérémonies de la pūjā sont accomplies dans le lieu familial ou au temple, elles peuvent être aussi réalisées dans la rue, à un carrefour, où aux pieds d’un sage qu’on appelle « guru » गुरु.

« Si dans la Multitude
nous poursuivons avec insistance l’Un,
c’est pour revenir avec la bénédiction
et la révélation de l’Un
se confirmant dans le Multiple. »
Śrī Aurobindo 

Om Shanti, Shanti, Shanti …

Le sanskrit, ses significations, l’écriture des Dieux

Une approche du Sanskrit « devanagari » (l’écriture des dieux), est fondamentale pour ceux qui désirent étudier la culture indienne et les disciplines lui appartenant comme l’enseignement du Yoga.

Par exemple : le  Yoga et de l’Āyurveda utilisent des termes en « sanskrit ».

Les postures, les placements et les positionnements corporels du yoga sont tous écrits en sanskrit

Généralement, ce sont des préfixes qui sont utilisés pour plusieurs postures dans le but d’en expliquer une variation, une direction, un sens.

  • Ardha, signifie « demi », « latéral »
  • Adho, signifie « vers le bas »
  • Baddha, signifie « lié »
  • Parivrtta, signifie « retourné » ou « en torsion »
  • Supta, signifie « renversé »
  • Urdhva, signifie « vers le haut »
  • Utthita, signifie « étiré »
  • Etc.

Connaître la prononciation et le sens du mot vous aide à comprend le symbolisme, les concepts spirituels et philosophiques.

Le sanskrit n’est pas seulement une langue sacrée, elle est aussi vibration, force.

« Le sanskrit a donc en propre la puissance transcendante »
et, à ce titre, il est « l’instrument technique du rite d’accomplissement de la présence et de l’action de Dieu »
 

P.-S. Filliozat

Pierre-Sylvain Filliozat

Pierre-Sylvain Filliozat

Avoir une connaissance du sanskrit permet d’évoluer dans votre pratique philosophique et posturale

« Le rapport à la langue originelle nous permet donc de nous repérer dans le temps présent et de jeter des balises pour l’avenir. Face au développement sauvage du yoga contemporain, il est bon de tracer des chemins sûrs dans la jungle des mots et des images et de mondialiser correctement la science yoguique. L’utilisation du sanscrit demeure la clé de la transmission. Elle est à l’ordre du jour. Il ne s’agit pas d’un retour rigide à la tradition. Bien plutôt d’une ferme assise pour servir la sagesse et en perpétuer la profondeur… »
Micheline Flak

 

A lire pour aller plus loin :

  • Le Sanskrit, souffle et lumière : voyage au cœur de la langue sacrée de l’Inde, par Colette POGGI, aux éditions ALMORA
  • Le sanskrit, par P.-S. Filliozat, (Que sais-je ?, 1416), Paris, aux éditions PUF, 1992.
Colette Poggi

Colette Poggi

Les différentes formes de musique en Inde

En Inde, comme vous le savez, tout a une origine divine. La musique vient donc des dieux. Brahma, le Créateur, a créé l’univers, le monde, par le son primordial – le chant « Ôm ».

Brahma, le Créateur, est donc un chanteur. D’ailleurs, tous les dieux de la mythologie indienne sont des musiciens : Shiva joue du damaru, Ganesh joue du mridang, Hamunan joue des cymbalettes sur poignées ainsi que du mridang, Sarasvati, elle, joue de la vina tandis que Krishna joue du bansurî, etc.

Il y a même un orchestre céleste, composé de musicien : les ghandarvas.

La musique indienne est très diversifiée. On peut la diviser en deux catégories, l’une consacrée à l‘expression dans les temples pour le Divin, l’autre destinée au plaisir du roi, des princes et au divertissement populaire.

Avec le temps et les changements géo-politique (invasions), la musique classique s’est scindée en deux ; celle du Sud, dite « carnatique » et associée à la danse, et celle du Nord, dite « Hindoustanie », intégrant l’influence Musulmane et Moghols.

Les instruments de base dans la musique carnatique sont la vina (un instrument à corde, appelé sarasvati vînâ ou vînâ carnatique) et le mridangam (long tambour à double frappe). L’ensemble est accompagné par la « tambura » (appelée « tampura » au Nord), qui produit un bourdonnement harmonique tout le long du concert (hélas remplacé aujourd’hui par un appareil électrique).

Au nord, c’est le sitar ou le sarode qui est utilisé, accompagné de tabla et dhaga. Célèbre instrument de percussion, le tabla a un son mâle tandis que la Dhaga a un son féminin. L’ensemble est accompagné par la « tampura ». 

La musique classique indienne est basée sur des principes mathématiques rythmiques. C’est sur ces bases ou structures rythmiques que le musicien va pouvoir à loisir improviser. Si la musique classique n’a pas de partition, il y a cependant des règles très strictes (on ne fait pas m’importe quoi).

Le raga définit le cadre mélodique du morceau joué. À chaque raga est associé un sentiment, une saison, un moment de la journée (aube, crépuscule, etc.).

La musique populaire 

A l’époque moderne, la musique populaire la plus répandue provient des films de type Bollywood inlassablement diffusée sur les chaînes TV et de radio, et même sur les téléphones portables. C’est une musique romantique, éclectique, qui intègre, en plus des orchestrations indiennes, des influences occidentales grecques, africaines, jazz, sud-américaines, etc.

La pop indienne connait aussi un succès grandissant ces dernières années. Elle représente plus de 30 % de la diffusion de la chaîne MTV-Inde.

La musique folklorique 

Il y a, en Inde, autant de musiques folkloriques qu’il n’y a de langues…et d’instruments de musique souvent fabriqués par les musiciens eux-mêmes.

Il y a aussi 

Le bhajan

Le bhajan parfois appelé kirtan désigne tout type de chant dévotionnel, le plus souvent une prière chantée en l’honneur d’une divinité.

Le qawwalî

D’origine soufie, nés au Nord de l’Inde au XIVe siècle, ces chants dévotionnels dédiés à Allah se classent en deux groupes : les hamd et les manqabat.

Le ghazal

Ce sont les chants d’amour dédiés à la femme dans la tradition musulmane venue de Perse. A résonance parfois mystique, ils n’ont qu’un couplet et sont quelques fois chantés sur un rythme syncopé. Si on les retrouve dans tout le monde musulman, ils ont été, en Inde, traduits en ourdou.

Les Bâuls, les fous de Dieu…

Les Bâuls (fous en bengali) désignent des groupes de musiciens nomades qui parcourent le Bengale et le nord de l’Inde en chantant des chants religieux et mendiant pour assurer leur subsistance. Ils adhèrent à une philosophie proche du poète et philosophe Kabîr. Les Bâuls ont influencé la poésie de Rabindranath Tagore. Il n’y a pas encore si longtemps, lorsqu’il n’y avait encore ni TV ni radio, le seul moyen de diffusion de la culture était par les gens itinérants, tels que les Bâuls. Pendant des millénaires, ils ont permis la transmission de la connaissance à toutes les couches de la société.

Pour allez plus loin :

  • Alain Daniélou, La Musique de l’Inde du nord, Paris, Éditions Buchet-Chastel, 1985.
  • Alain Daniélou, Origines et pouvoirs de la musique, Éditions Kailash, 2003. (ISBN 2842680901)
  • Alain Daniélou, Musiques et danse de l’Inde, Éditions Michel de Maule, 2007. (ISBN 2876232200)

Site web :

Hinustani Raga Sangeet Online : http://www.moutal.eu/index.php Site bilingue FR/EN, rares archives audio et vidéo à partir de 1902 ; émissions de radio sur les ragas.

Musiques de Bollywood :