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YOGA, les origines

Le Yoga pour le corps, le cœur et l’âme…

Lorsque les rishi des temps anciens élaborèrent le Yoga, les postures avaient un sens et une autre destination que de résoudre des problèmes de dos ou d’angoisse existentielle.

« Que l’on soit jeune, d’âge mur ou âgé, malade ou faible, on atteint la réalisation que par la pratique, par l’effort soutenu, une attention inlassable de tous les aspect du Yoga »
Haṭhayōgapradīpikā, I,64

La finalité du Yoga n’est pas la recherche de la souplesse posturale, elle concerne la paix du mental, la modification du mental.

« La réalisation vient à celui qui est constamment engagé dans la pratique. Comment viendrait-elle à l’inactif ? Ce n’est pas simplement en lisant les traités sur le yoga que la perfection peut naître »
Haṭhayōgapradīpikā, I,65

La voie du corps (Kaya Sādhanā)

Le mot « āsana », signifie : position, posture, attitude et assise. Pour la statuaire indienne, la position ou attitude posturale agit comme un langage symbolique et émotionnel qui est codifié et connu de tous. Les postures de Yoga représentent donc des figures archétypales. La pratique de ces figures dans le cadre d’une méthode, permet au pratiquant de rétablir des liens avec ses racines les plus profondes.

Shiva, dessin sur papier

Shiva, dessin sur papier

Trouver en soi l’émotion du corps, du cœur et de l’âme, accepter de faire un pas vers l’inconnu pour découvrir un autre équilibre, un autre regard.

 Avec son corps, l’homme écrit ses rêves. En se dépassant, il crée une autre réalité, une nouvelle puissance, une nouvelle souplesse, de nouvelles sensations. Cette réalisation demande de transcender les raideurs et l’inconfort pendant de nombreuses années d’effort.

Comme l’exprime si bien Satprem dans le titre d’un des ses livres « Fils du Ciel par le corps de la Terre », c’est à travers le corps de la terre, le corps de chair, le corps dense (sthūla-śarīra) que nous allons, par la pratique du Yoga, éveiller le corps de lumière, le corps d’énergie (prāṇāyāma-kośa), le corps symbolique (linga śarīra).

 

Valmiki, Ramayana

Valmiki, Ramayana

Comment s’est élaboré le concept du Yoga ?

Ce concept gouverne toutes les spéculations philosophiques de l’Inde, la réincarnation, la métempsycose. La vie actuelle ne montre qu’un stade dans une multitude de vies successives, qui ont pour attribut commun d’être douloureuses et dont il faut absolument s’affranchir.

Transmigration, douleur, délivrance…

Pour la pensée indienne, l’existence de l’âme est un fait. Cette croyance primitive avait déjà cours à la préhistoire. En effet dans les plus anciens textes connus, l’âme individuelle se présente comme le pilier de toutes les fonctions vitales de l’homme. L’âme, (Ātman), c’est le « souffle » le souffle vital (Prāṇa) par excellence, le fondement des autres souffles vitaux. Elle réside dans le corps qu’elle pénètre totalement.

Le cadre du Yoga est très bien défini dans les Yoga Sūtra ou Yogasūtra. Le pratiquant doit apprendre à s’observer, à sentir sans complaisance ni remontrance, chercher l’état de transparence avec lui-même. Être vrai avec lui-même.

Sanskrit Yoga sutra

Sanskrit Yoga sutra

Patañjali décrit dans le chapitre Sādhana pāda des Yoga Sutra, l’Aṣṭāṅga Yoga « Voici les huit « membres » (aṅga), étapes ou branches du Yoga Royal (Rāja-Yoga) ».

  1. Les interdictions, yama ( यम ) ou yamarāja ( यमराज )
  2. Les injonctions, niyama (नियम ) au nombre de cinq
  3. Les attitudes corporelles, les āsana ( आसन ) au nombre de 8 400 000, dont la plus célèbre : padmāsana
  4. La discipline respiratoire, prāṇāyāma ( प्राणायाम ), qui règle strictement l’inspiration et l’expiration dans la pratique posturale et la retenue du souffle dans les techniques de contrôle du souffle.
  5. La rétraction des sens, pratyāhāra qui conduit le sage à
  6. La concentration, dhāraņā ( धारण ) qui se poursuit par
  7. La méditation, dhyāna ( ध्यान ) qui se parachève par
  8. L’achèvement et la contemplation de l’Esprit, Samādhi.

 « Le corps est comme un char,
l’âme (ātman) en est le maître,
l’intelligence (buddhi) en est le cocher,
l’esprit (manas) joue le rôle des rênes,
 quant aux chevaux ce sont les sens (indriya न्द्रिय):
le monde est leur carrière. »
Kaṭha Upaniṣad ou Kaṭhopaniṣad 3.3

Ce que propose le Yoga est donc de discipliner le « véhicule » humain dans ses divers aspects : perceptions et actions à travers la sensorialité et la corporéité, émotions et pensées à travers le mental et l’intelligence. Le Yoga est donc une discipline et une discipline est un espace de liberté, c’est un cadre de liberté.

Seule la discipline va développer une force d’endurance de plus en plus grande, ce qui va permettre le jour où l’on rencontre une difficulté dans la vie (fatigue, maladie, doute, conflit, peur etc.) de continuer notre chemin avec Paix, Force, et Joie.

Pondichéry, un petit peu de France en Inde…

La côte de Coromandel, proche de Pondichéry, est idéale pour un séjour de charme : ses plages de sable blanc, ses petits villages de pêcheurs, ses ensembles de temples hindous, l’ancien comptoir français où flotte encore les effluves du passé, un séjour dans un hôtel de caractère, rendront votre stage de Yoga inoubliable.

Pondichéry ou Puducherry, la ville est souvent appelée Pondy. Pondichéry possède une architecture unique, héritée du mélange des cultures et de son passé colonial français et Tamoul.

Pondichéry a une ambiance et un charme uniques, tout-à-fait différents du reste de l’Inde. Ex-colonie française, elle est aujourd’hui une union territoriale d’Inde qui se trouve à 160km de Chennai (Madras), 100km de Mahābalipuram le long de la côte de Coromandel dans le golfe du Bengale. Promenez-vous en cyclo-pousse ou à pied à travers de charmantes rues aux noms évocateurs, où l’on admire de très beaux exemples d’architecture coloniale.

Perdez-vous dans son « vieux marché », situé à l’angle de Nehru Street & Mahatma Gandhi Road. Sentez les odeurs surprenantes du marché aux poissons, des fruits & légumes, des fleurs ; achetez du café ou du thé au « The Lakshmi Coffee » ; allez manger à « Energy Home », une cuisine surprenante et absolument délicieuse, 35a, Chetty street. Visitez l’Ashram de Sri Aurobindo et bien sûr Auroville. Prenez un petit déjeuner à la française chez « Baker Street » 123, Bussy Street, ou à l’indienne dans une maison à l’architecture tamoule traditionnelle chez « Maison Perumal », 44 Perumal Koil Street : dosai, idly, kalapam et uthappam, de 7h30 à 10h.

Pondichéry se trouve à 100 km de Mahābalipuram, soit 2h de bus ou 1h1/2 de voiture.

Visiter l’Ashram de Pondichéry

A Pondichéry, je vous conseille de visiter l’ashram de Sri Aurobindo situé « Marine Street » dans les anciens quartiers français. Il s’agit d’une belle demeure coloniale où les fidèles se consacrent à la méditation. C’est en 1920 qu’une Française rejoignit Sri Aurobindo et devint sa compagne spirituelle. Elle est connue sous le nom de « La Mère ». L’enseignement de Sri Aurobindo est une synthèse des différents Yoga(s) traditionnels et modernes. Le but de son yoga est le développement de la vie spirituelle intérieure. Grâce à cette pratique, on découvre le Moi unique et on élabore une conscience spirituelle supramentale qui transforme la nature humaine.

 

L’ashram de Sri Aurobindo a été fondé le 24 novembre 1926. En décembre de la même année Sri Aurobindo décide de se retirer de la vie publique pour se consacrer uniquement à l’action de la Force Supramentale, et il laisse « La Mère » (Mira Alfassa) à la direction de l’ashram. A sa mort en 1950, « La Mère » poursuit son œuvre.

En 1968, « La Mère » parle d’un projet d’une ville nouvelle en ces termes :

« Il doit exister sur Terre un endroit inaliénable, un endroit qui n’appartiendrait à aucune nation, un lieu où tous les êtres de bonne volonté, sincères dans leurs aspirations, pourraient vivre librement comme citoyens du monde… »

 

En 1969, Auroville le projet d’une ville expérimentale moderne et spirituelle, située à une dizaine de kilomètres au nord de Pondichéry voit le jour.

A l’ashram vous pourrez vous recueillir aux pieds du « Samadhi » de Sri Aurobindo et de Mère, recouvert de fleurs fraîches, un lieu de paix. Tous les jours de 8h à 12h et de 14h à 16h.

Pondichéry se trouve à 100 km de Mahābalipuram, soit 2h de bus ou 1h1/2 de voiture.