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Tiruvannāmalai, célèbre lieu de pèlerinage

Célèbre lieu de pèlerinage, la ville est réputé pour son grand Temple d’Annamalaiyar du 9ème siècle, dédié à Shiva, sa légendaire colline sacrée d’Arunachala qui est un lieu saint, et aussi par la présence de l’ashram de Sri Ramana Maharshi, considéré comme l’un des plus grands sages et mystiques de l’Inde du XXe siècle.

Tiruvannamalai, Annamalaiyar Temple

Tiruvannamalai, Annamalaiyar Temple

  • Le temple, l’un des plus grand de Inde a une superficie de 10 hectares, est entouré d’un mur d’enceinte, orné de quatre tours monumentales servant d’entrée au sanctuaire (appelé Gopuram) magnifiquement décoré avec des milliers de sculptures peintes riches en couleurs. Son architecture est caractéristique de l’époque Chola au IXème siècle. Le Gopura de l’Est est l’un des plus grands de l’Inde avec ses 66 mètres de hauteur. La salle aux mille piliers est magnifique, le temple déborde de vie avec six rituels quotidiens de 5h30 à 10h, douze festivals annuels dont le plus célèbre est le Karthikai Deepam, le jour de la pleine lune entre Novembre et Décembre; trois millions de pèlerins sont présents. Au sommet de la colline d’Arunachala, un gigantesque feu est allumé en l’honneur de Shiva, visible sur plusieurs km.
  • La colline sacrée d’Arunachala, appelée aussi Arunagiri, Annamalai Hill, est l’un des cinq lieux saints importants shivaïtes de l’Inde du Sud. Shiva s’y serait manifesté sous la forme d’une colonne de lumière. De nombreux saints et sages se sont établis sur sa colline ou dans les grottes, comme Sri Ramana Maharshi qui y vécut de 1899 à1916.

« Arunachala est vraiment un lieu saint. De tous les lieux saints, Arunachala est le plus sacré. C’est le cœur du monde. il est Shiva lui-même. C’est le cœur secret et sacré de Shiva. En ce lieu il réside à jamais sous la forme du glorieux  Mont Arunachala. » Extrait de : Sri Arunachala Mahatmyam – Skanda Purana.

Au pied de la colline sacrée d’Arunachala se trouve l’Ashram de Sri Ramana Maharshi. Ramana Maharshi est l’un des plus grands sages et maîtres spirituels de l’Inde moderne, il est né en décembre 1879 et décédé le 14 avril 1950. Il est venu pour transmettre l’ancienne Sagesse de l’Advaita-Vedanta sous une forme nouvelle, simple et claire, basée sur sa propre expérience, et il a rendu accessible à l’homme d’aujourd’hui, la voie de la connaissance (Jnana-Marga). Selon son enseignement, seul le Soi, la pure conscience, doit-être trouvé grâce à cette question incessante du « Qui-suis-je ? », « Vous êtes Cela en cet instant même ».

« Au milieu de la caverne du cœur,
en forme de Moi, en forme de Soi,
unique et solitaire,
tout droit de soi à soi
le Brahman resplendit !
Pénètre toi-même en ce dedans,
ta pensée perçant jusqu’à sa source,
ton esprit plongé en soi,
souffle et sens au tréfonds recueillis,
tout de toi en toi fixé,
et là, simplement, sois! »
Sri Ramana Maharshi

Tiruvannamalai est situé à 163 km de Mahabalipuram, 3 h en voiture, environ 5h de trajet en bus, (allez d’abord à Chengalpath, puis changez de bus pour Tiruvannamalai).

Sri Tirumalai Krishnamarcharya, l’un des plus grand maîtres de yoga (1888 – 1988)

Sri T. Krishnamacharya l’un des plus grand maître de yoga, le rayonnement de sa connaissance a profondément influencé le monde entier.

Il n’a jamais laissé personne indifférent, lui-même, au cours d’une vie qui remplirait aisément plusieurs vies ordinaires, a fait beaucoup de rencontres extraordinaires. Descendant de grands dévots au service du temple du Seigneur des Sept Collines, Sri Venkateshvara de Tirumalai, lui-même descendant de Nâthamuni, le Professeur était promis dès la naissance à un sort exceptionnel. Rien ne pouvait lui arriver de banal.

Sri Tirumalai Krishnamacharya est né le 18 novembre 1888, Il est l’aîné d’une famille de six enfants (4 garçons et deux filles).

Son père, Sri Tirumalai Srinivasa Thathacharya, grand maître religieux enseignant la connaissance spirituelle des livres sacrés (les Véda) prend en main l’éducation de l’enfant avec son épouse Shrimati Ranganayakamma. 

Le jeune Krishnamacharya est doté d’une grande force physique, d’un tempérament et d’une intelligence peu ordinaires. Il est aussi animé d’une grande ardeur de savoir et … de savoir faire.

Encore adolescent, Krishnamacharya part à la découverte de son pays, de ses sages, de ses érudits, de ses artistes et de ses mystiques.

Incroyable parcours que la vie de ce jeune homme qui va progressivement découvrir puis maîtriser les disciplines les plus variées, depuis la lutte au corps à corps jusqu’aux rituels védiques, en passant par l’astrologie.

Puits de sciences, parlant couramment sept langues, pandit éminent, il va successivement approfondir chacun des points de vue classiques de la pensée philosophique de l’Inde, obtenant les plus hautes distinctions dans les écoles traditionnelles les plus réputées.

Benares_Varanasi_India_1922

Varanasi

Lorsqu’il partit pour Bénarès pour la première fois, vers l’âge de 18 ans, il eut la chance d’être instruit de certains secrets de grammaire sanskrite en une seule nuit par une sorte de génie, Shivakumar Shâstri. Revenu à Mysore, c’est du Principal du Parakala Mutt, Brahmatantra Sri Krishna Brahmatantra Swâmi, qu’il reçut pendant trois ans un enseignement total sur la philosophie du Vedânta. A nouveau reparti pour Bénarès, il y trouva un précepteur très clairvoyant, Sri Vamacarana Bhattâchârya qui, tout en lui enseignant la philosophie, devait des années durant l’aider de ses conseils à diriger sa vie.

Le lac sacré de Mânasarovar…

C’est ensuite sur l’avis de son précepteur de l’Université de Patna qu’il partit à pied pour l’Himalaya, rejoignant par des chemins malaisés et des ponts de corde tendus sur les torrents le pied du Kailash, montagne mythique considérée comme la demeure de Shiva et l’axe de l’univers, et le lac sacré de Mânasarovar.

Le Yoga

Il apprend et pratique de façon intensive tous les différents aspects du yoga. C’est ainsi que dans la seconde phase de sa vie, il deviendra l’un des plus grands (Maha) yogin (âcharya) de son époque.

Peinture du Maharaja de Mysore

Maharaja de Mysore, peinture

Le maharaja de Mysore

En 1924, il est invité par le maharaja de Mysore, qui voyait le yoga comme une aide pour traiter ses nombreux maux physiques. Il ouvrit une école de yoga dans son palais jusqu’en 1955.

Il s’établit à Mysore

Il est âgé d’une quarantaine d’années déjà lorsqu’ il s’établit à Mysore, dans le Sud de l’Inde, où il épouse la très jeune Srimati Namaginammal. Elle lui donnera six enfants, 3 garçons et 3 filles.

Srimati Namaginammal, épouse de Krishnamacharya

Srimati Namaginammal, épouse de Krishnamacharya

Madras (Chennai)

Lorsqu’il s’installa à Madras dans les années 50, il eut à nouveau l’occasion de soigner deux hommes très en vue, qui souffraient tous deux de paralysie: un éminent avocat Sri T.R. Venkatarâma Shâstrî et Sir Alladi Krishnaswâmi Iyer, le célèbre juriste qui avait pris part à la rédaction de la Constitution indienne. Tous deux, le retenant à Madras, venaient s’ajouter à la longue liste des rencontres déterminantes qui avaient influencé le cours de sa vie. (Extrait du N°24 de Viniyoga, consacré au 100ème anniversaire de Sri T. Krishnamacharya).

La légende du Yoga-Rahasya

On ne connaissait que quelques extraits du Yoga-Rahasya, ouvrage important sur le yoga perdu depuis plusieurs siècles. Krishnamacharya a exprimé avoir reçu en songe l’intégralité de cet enseignement originel de la bouche même de Sri Nâthamuni, ce saint Visnouïte qui vécut au IXème

C’est seulement en 1965 que T. Krishnamacharya écrivit sur papier les versets du Yoga Rahasya.

Les concepts importants de ce texte sont :

  • Importance du yoga pour les femmes,
  • Les pratiques du yoga à faire pendant la grossesse,
  • L’adaptation du yoga pour qu’il puisse convenir à toutes personnes aux différentes étapes leur vie.
  • Le yoga est un outil thérapeutique essentiel.

Il contient les idées maîtresses de l’enseignement de Krishnamacharya au sujet des techniques telles que āsana et Prāṇāyāma.

T.K.V. Deskachar & Shri Bhashyam

Deux de leurs fils deviendront également des instructeurs de yoga.

L’aîné, T.K.V. Deskachar, vit à Madras , et dirige un important centre de yoga-thérapie – le Krisnamacharya Yoga Mandiram – officiellement reconnu par le Ministère de la Santé du Tamil Nadu.

Sri Bhashyam, son cadet, est établi à Nice (France). Il a épousé une française et enseigne le yoga en France et en Suisse principalement – Yogakshemam, École d’enseignement traditionnel de Philosophie indienne – Ayurveda et Yoga.

 La transmission…

Curieux destin – en relation à l’Occident – que celui de la transmission de l’enseignement de T. Krishnamacharya.

  • Indra Devi
  • Yvonne Millerand
  • K.V. Desikachar
  • K. Sribhashyam
  • Sri B.K.S. Iyengar
  • Sri K. Pattabhi Jois

Essentiellement par l’action de ses deux fils et de leurs élèves, il est bien enraciné dans les pays francophones (France, Suisse & Québec).

Dans les pays anglo-saxons, cet enseignement est mieux connu à travers l’interprétation qu’en donne son beau frère et disciple, B.K.S. Iyengar de réputation mondiale

Ainsi que celle de Sri K. Pattabhi Jois, tout aussi mondialement connu.

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Sa mort

Il est décédé, le 28 février 1989 à Chennai – Inde du Sud. Il avait presque 101 ans, le professeur Sri T. Krishnamacharya restera pour beaucoup un Maître de Yoga inégalé et irremplaçable…

Conformément à la tradition, il ne quittera jamais son Inde natale de sa vie. Malgré cela le rayonnement de sa connaissance du yoga à profondément influencé le monde entier.

« Je ne l’ai rencontré que trois fois,
mais je n’oublierai jamais sa qualité infini de présence. »
Jean Claude Garnier

 » Le yoga est le plus grand cadeau de l’Inde au monde »
Sri T. Krishnamacharya

Sources :

  • The Yoga of the Yoga The legacy of T Krishnamacharya by Kausthud Desikachar – Edition : K. Y. M – Chennai – India
  • Shri T. Krishnamacharya 1888 – 1988 Cent ans de Béatitude
  • Notebook
    Edition : K. Y. M – Chennai – India
  • La revue « Viniyoga » n° 24
  • Yoga Sutra de Patanjali – Traduit et commentaire de K.V. Desikachar – Edition du Rocher – 1986
  • Reflection on Yoga Sutra – s of Patanjali – By K.V. Desikachar
    KYM – ISBN : 81.87847.20.4
  • The Heart of Yoga – Developing a Personal Practice – By K.V. Desikachar
    KYM – ISBN : 0.89281.681.3 
Breath Of The Gods

Breath Of The Gods

Film :

Breath of the Gods, A Journey to the Origins of Modern Yoga, de Jan Schmidt – Garre Film – Durée 105 minutes

  • K.S. IYENGAR
  • PATTABHI JOIS
  • K. SRIBHASHYAM
  • KRISHNAMACHARYA

Un très beau témoignage émouvant sur la vie de Sri T. Krishnamacharya évoqué par ses disciples, ses enfants…

Site Web :

Les religions en Inde

 

L’Inde est le berceau des quatre grandes traditions religieuses. Lors du dernier recensement de 1991, il y avait :

  • Hindouisme 82,41%
  • Bouddhisme 0,77%
  • Jaïnisme 0,41%
  • Sikhisme 1,99% %, mais majoritaires au Pendjab

On peut y ajouter quatre autres grandes traditions qui ont une longue histoire en Inde :

  • Le Zoroastrisme ou les Parsi, 80% d’entre eux vivent au Maharastra, les autres au Gujarat.
  • Le Judaïsme
  • Le Catholicisme 2,32%
  • L’Islamisme 11,67%, majoritaires dans le Cachemire

 

Pour être complet, on doit ajouter :

  • Le bahaïsme

Les minorités religieuses

  • Kukis
  • Nagas
  • Bodos
  • chakmas
  • hajongs

La religion en Inde revêt encore une grande importance. 

Dans la vie quotidienne de nos amis indiens, elle joue un rôle essentiel.
Elle rythme la vie sociale et culturelle. Chaque religion en Inde a influencé l’architecture, la sculpture, la peinture, la musique et même la médecine.
Pratiquement toutes les grandes religions du monde y sont représentées. On note toutefois, aujourd’hui, une baisse des valeurs religieuses chez les jeunes citadins. L’Inde est très fière de sa diversité religieuse. Néanmoins, les mariages inter-religieux sont rares et des tensions entre les différentes communautés -notamment entre hindous et musulmans – continuent d’agiter certains états.

Hindouisme

C’est la religion principale, prés de 84% de la population, l’une des plus vieilles religions du monde. Le Sanatana Dharma est à vrai dire, plus une façon de vivre et de penser qu’une religion organisée.

La cour suprême de l’Inde a défini le cadre de « la foi hindoue » en 1966, comme suit :

  1. l’acceptation respectueuse des Veda comme la plus Haute Autorité sur les sujets religieux et philosophiques et l’acceptation respectueuse des Veda par les penseurs et philosophes hindous comme base unique de la philosophie hindoue
  2. l’esprit de tolérance et de bonne volonté pour comprendre et apprécier le point de vue de l’adversaire, basé sur la révélation que la vérité comporte plusieurs apparences
  3. l’acceptation par chacun des six systèmes de philosophie hindoue d’un rythme du monde qui connaît des périodes de création, d’entretien et de destruction, périodes, ou Yuga, qui se succède sans fin
  4. l’acceptation par tous les systèmes de la philosophie hindoue de la croyance dans la renaissance et la préexistence des êtres
  5. l’identification du fait que les moyens ou les manières d’accéder au salut sont multiples
  6. la réalisation de la vérité que, aussi grand que puisse être le nombre des divinités à adorer, on peut cependant être hindou et ne pas croire qu’il faille adorer des idoles
  7. à la différence d’autres religions, ou croyances, la religion hindoue n’est pas liée à un ensemble défini de concepts philosophiques.

Un hindou est donc celui qui croit à la philosophie énoncée dans les Veda (La Connaissance). Les Veda sont les écritures religieuses les plus anciennes du monde. Le principe de cet enseignement est que la vraie nature de l’homme est divine : Dieu, ou le Brahman, existe en chaque être vivant.

Cette tradition est donc une exploration de la connaissance de soi, une recherche du divin présent en chaque individu.

Pour les Veda, personne n’a besoin « d’être sauvé » puisque personne n’est jamais perdu. On vit seulement dans l’ignorance de sa nature profonde, divine.

Cette religion se base sur les textes sacrés fondamentaux qui expliquent le samsara, le karma, le dharma et les castes. Les hindous pensent que la vie humaine est cyclique : après la mort, l’âme se réincarne (le saṃsāra))
dans un nouveau corps soit humain, animal ou végétal en fonction de ses actes. Ils pensent que le karma de leur vie en cours déterminera la qualité des vies suivantes, un mauvais karma peut conduire à se réincarner dans une caste inférieure voire même en animal.
Pour atteindre « mokṣa », la libération du cycle des renaissances successives (saṃsāra), il faut se libérer de l’emprise de la souffrance, de l’attachement et de l’ignorance.

Aujourd’hui la croyance hindouiste est basée soit sur la foi soit sur la philosophie soit parfois un mix des deux. Il y est reconnu qu’il y a beaucoup d’approches différentes du Divin, et que toutes sont valides. Peu importe la pratique spirituelle pourvu qu’elle mène au même état de réalisation de soi. Les Veda enseignent le respect de toutes les croyances et se distinguent ainsi de la plupart des autres religions.

Les livres sacrés de l’hindouisme sont : les quatre Veda qui constituent le fondement de la philosophie, les Upaniṣad, le Mahābaratha, le Rāmāyaṇa, la Bhagavad Gītā.

 Offrande de Fleurs, Puja

Offrande de Fleurs, Puja

La trinité Hindoue : Brahmā, Shiva, Viṣṇu

Brahmā, le Dieu créateur symbolise la Réalité Suprême. Son épouse est la Déesse de la connaissance, de la musique et des arts.

Shiva, le Dieu destructeur du mal et de l’ignorance et aussi Dieu régénérateur. Il est souvent représenté comme un ascète nu avec un serpent à sa taille, un trident et montant un taureau blanc appelé Nandi. Son épouse (parèdre) est Parvati, ils ont deux enfants Ganesh, le Dieu à tête d’éléphant et Karttikeya (Skanda ou Murugan dans le sud de l’Inde). Ganesh est le Dieu le plus invoqué, car il est réputé pour enlever les obstacles et apporter la sagesse

Viṣṇu, le Dieu conservateur, il est dit éternel, associé aux eaux primitives, considéré comme omniprésent avant la création de l’Univers. Son épouse, Lakshmi est la Déesse de la beauté, de la richesse. Ce n’est que plus tard que viendra la conception de Viṣṇu comme Dieu sauveur du monde, s’incarnant sous la forme de ses différents avatara(s), lorsque l’équilibre du monde est menacé.

 

Bouddhisme

Le bouddhisme est la troisième plus grande religion du monde après le christianisme et l’islam.
Seulement 7 millions de personnes pratiquent aujourd’hui le bouddhisme en Inde en comptant nos amis réfugiés Tibétains.

Le bouddhisme fut fondé vers l’an 500 av J.C., quand le prince Siddhârta Gautama (546-324, le futur Bouddha) partit en quête de l’illumination et finit par atteindre le nirvana.

Le bouddhisme en Inde a atteint âge d’or pendant l’empire Maurya, sous le règne Ashoka (Açoka) qui se convertit au bouddhisme. A la fin de cet empire, le bouddhisme déclina et fut évincé par l’hindouisme.

Selon le Bouddha, la vie repose sur quatre nobles vérités : Duḥkha, Samudaya, Nirodha, Marga.

  1. La première noble vérité, Duḥkha en sanskrit est souvent traduite par « souffrance » ou « douleur », c’est-à-dire « demander à la vie ce qu’elle ne peut nous donner ».
  2. La deuxième noble vérité, Samudaya, les souffrances existent parce qu’il y a des causes, il est donc normal de connaître ces causes.
  3. La troisième noble vérité, Nirodha, la fin, la cessation, l’arrêt des souffrances.
  4. La quatrième noble vérité, Marga, la voie qui mène à la cessation de la souffrance.

La souffrance est provoquée par les désirs, pour se débarrasser de celles-ci il faut, suivre le chemin qui mène à la compréhension.
Une personne qui suit ce chemin se débarrasse des désirs et de la haine et réalise la paix intérieure en atteignant le « Nirvana ».
Ceci mènerait alors à la fin du cycle des renaissances de l’âme (réincarnations).

Le bouddhisme n’est pas une religion mais une philosophie. Il existe deux écoles dits véhicules dans le bouddhisme : Hinayana par ex. au Sri Lanka, plus stricte et l’école Theravada, comme nos amis Tibétains.

Il est à noter que pour l’hindouisme, le Bouddha est considéré comme la neuvième incarnation du Dieu Viṣṇu.

 

Temple Jaïn près de Mahabalipuram, Tamil Nadu

Temple Jaïn près de Mahabalipuram, Tamil Nadu

Le Jaïnisme

Environs 4 millions de personnes actuellement en Inde. Fut fondé au VIème siècle av J-C par Mahariva, un contemporain du Bouddha, qui a prêché lui aussi, l’athéisme ou l’absence d’un Dieu.
 Mahariva est le dernier des 24 « Tirthankara(s) » ou « Passeur de gué ». Le Jaïnisme est donc une religion sans Dieu.

Les jains pensent que seule une âme totalement pure peut atteindre la délivrance.

Pour la purifier il faut se défaire de son Karma en pratiquant le jeûne, la méditation, le Yoga.
Les Jaïns s’efforcent de ne nuire à aucune vie. On peut croiser un ascète Jaïn avec la bouche recouverte d’un mouchoir pour ne pas avaler d’insectes ou d’êtres microscopiques, et balayer devant leurs pieds pour ne pas en écraser.

Ils pensent que l’on peut obtenir la cessation des renaissances en détruisant le Karma accumulé lors de nos vies antérieures.

Les Jaïns, acétiques et non nuisibles, ont beaucoup influencé l’Hindouisme et le Yoga, qui ont emprunté le principe de l’ahimsa (la non-violence) aux Jaïns.

Mahâvîra a établi cinq manières de se débarrasser des renaissances perpétuelles :

  • Ne pas détruire la vie
  • Dire la vérité
  • Être célibataire
  • Ne rien posséder
  • Ne rien accepter qui ne soit librement donné

La communauté Jaïn est strictement végétarienne, ne porte pas de cuir, pas de parfum, une femme ayant ses règles ne rentre pas dans un temple, etc.

 

Sikhisme

Les sikhs (littéralement, « ceux qui apprennent ») forment l’une des principales minorités religieuses en Inde. Environ 18 millions de personnes en Inde.
La religion Sikh a été créée par le Guru Nanak au XVème siècle, au Pendjab (Inde du Nord). Il est né hindou, mais dans l’enfance était autant attiré par les saints musulmans qu’hindouistes.
Ses prédications étaient pour tous, quelle que soit la religion, le sexe, la caste. Le sikhisme est à l’origine un syncrétisme de l’hindouisme et de l’islam.
Les sikhs croient en un Dieu unique, s’opposent au culte des idoles et rejettent le système des castes. Ils ont en commun avec la tradition hindoue la croyance au Karma et en la réincarnation. Leur livre sacré est le « Granth Sahib » qui est un mixe entre les écrits de textes hindous et musulmans, les propres sentences de Guru Nanak et des cinq suivant Guru.

 

Le Coran

Le Coran

Islamisme

Ce sont les commerçants arabes qui ont apporté leur foi en Inde au VIIIème siècle. Les musulmans constituent la plus grande minorité religieuse de l‘Inde, presque 12% de la population est à majorité « Sunnite ».

Le prophète Mahomet est le fondateur de l‘islam, né en 570 après J-C à la Mecque en Arabie Saoudite.
L’islam est une religion monothéiste très stricte : « Allah est Dieu et Mahomet est son prophète »
Le Coran, est le livre sacré des musulmans, il prône la fraternité universelle et la soumission à Allah.
Les cinq « piliers » supportent la vie religieuse des croyants :

  • La profession de foi
  • La prière cinq fois par jour
  • Le jeûne du ramadan
  • Le pèlerinage à la Mecque une fois dans sa vie

 

Christianisme

Traditionnellement, on dit que le christianisme est arrivé en Inde avec l’apôtre Saint Thomas, l’un des apôtres du Christ, qui aurait évangélisé le Kerala et le Tamil Nadu. Il serait mort martyre à Madras et enterré sur le site de la Cathédrale St Thomas.  Une deuxième vague serait arrivée avec l’église Syriaque implantée vers le IV siècle avec l’arrivée des marchands Syriens venus s’établir au Kerala avec leurs familles.

La troisième vague date du XVème siècle avec l’arrivée des Portugais. On peut toujours voir le corps miraculeusement intact de Saint François Xavier à la Basilique de Don Jésus à Goa. 

L‘Inde compte aujourd’hui environ 19 millions de chrétiens, la plupart vivants dans le sud (Tamil Nadu et Kerala).

Le christianisme et ses enseignements ont influencé un certain nombre d’ascètes comme Ramakrishna, d’intellectuels et le Mahatma Gandhi.

 

broderie-juive

Bénédictions et louanges en l’honneur du Sabbat

Judaïsme

Les juifs sont arrivés à Kochi (Cochin) au VIème siècle av J-C.
La tradition juive se réclame d‘Abraham, le père des croyants, et de Moïse, le législateur d’Israël.

Le livre saint est la Torah.

Il existe en Inde trois communautés distinctes toutes séfarades : l’une à Goa, puis on trouve les Bnei Israël dans l’état du Maharashtra et enfin les baghdadi, qui sont arrivés d‘Irak, d’Iran et de Syrie, il y a deux siècles à cause des persécutions dans leur pays. Ceux-ci pratiquent le rituel séfarade mais sans Rabin. On les trouve principalement à Mumbai et Kolkotta (Bombay & Calcutta).

La communauté juive est aujourd’hui composée d’environ 5000 membres, ceci s’expliquant par l’émigration de nombreux juifs vers Israël, le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada et l’Australie.

Encyclopaedia Judaïca : http://spip.rachelnet.org/spip.php?article82

 

Zoroastrisme

C’est une religion monothéiste. Les fidèles sont appelés les parsis. Leur Dieu, Ahura Mazda, invisible et omnipotent. Le Zoroastrisme fut fondé par Zoroastre qui était prêtre et vivait en Perse orientale.
Ce sont des descendants d’immigrants venus de Perse au Xème siècle, pour fuir les persécutions musulmanes.

Leur livre sacré est le Zend-Avesta, il décrit le conflit entre le bien et le mal, est attribué à leur prophète Zarathoustra

La pratique en matière de Zoroastrisme est basée sur la responsabilité de chaque homme et femme de choisir entre le bien et le mal, cette religion rejette les pratiques comme le jeûne et le célibat.

Pour eux l’homme, mortel, comporte des composantes éternelles comme l’âme.
Ceux qui se sont bien comportés sur terre par leurs actes et paroles sont sensés avoir une existence agréable dans l’au-delà.
A l’inverse aucun écart n’entre dans la balance et l’âme errante ne devra pas rendre compte de ses actes au jour de son jugement.

La plupart des Zoroastriens en Inde vivent aujourd’hui à Mumbai (Bombay) et sont connus sous le nom de Parsis.

C’est le groupe religieux le plus urbain et le plus riche de la nation Indienne (industries, finances, hautes technologies etc.). Environ, 250 000 Pārsis dans le monde, essentiellement en Inde.

Les Pārsis n’enterrent pas leurs morts, ni ne les incinèrent. Il existe à Mumbai les fameuses « Tours du silence » ouvertes sur le ciel. Les éléments étant sacrés pour les Parsis, ceux-ci ne peuvent enterrer leurs morts pour ne pas souiller la terre, ils ne peuvent pas les incinérer pour ne pas souiller le feu, donc, ils les déposent au sommet de hautes tours et les vautours, corbeaux, charognards se chargent de leurs dépouilles en moins d’une heure.

Site officiel : http://w-z-o.org

 

Bahaïsme Bahá’u’lláh

Présents surtout aux États-Unis, en Europe, en Inde et au Proche-Orient, les bahá’ís ont été durement persécutés en Iran. Le bahaïsme est un syncrétisme religieux dans lequel les assemblées rituelles incluent des lectures de la Bible, des Évangiles et du Coran. 

La foi bahá’íe se veut une « religion mondiale indépendante ». Elle a été fondée par le Persan Mīrzā Ḥusayn-ʿAlī Nūrī, ancien disciple du Bāb (Sayyid ʿAlī Muḥammad Šīrāzī)

Les bahá’ís considèrent tous les écrits du Bāb et de Bahá’u’lláh comme divinement révélés sous l’influence du Saint Esprit.

« La vraie religion et la science ne sont pas en contradiction. Lorsqu’une religion est en opposition avec la science, elle devient une pure superstition. Ce qui est contraire à la connaissance est ignorance. Comment un homme peut-il croire à la réalité d’un fait démontré impossible par la science ? Si, contre toute raison, il y croit encore, c’est plutôt par une superstition aveugle que par la foi. Les vrais principes de toutes les religions sont conformes aux enseignements de la science. (…) la religion et la science sont les deux ailes qui permettent à l’intelligence de l’homme de s’élever vers les hauteurs, et à l’âme humaine de progresser. Il n’est pas possible de voler avec une aile seulement. Si quelqu’un essayait de voler avec l’aile de la religion seulement, il tomberait bientôt dans le marécage de la superstition, tandis que, d’autre part, avec l’aile de la science seulement, il ne ferait aucun progrès mais sombrerait dans la fondrière désespérante du matérialisme. »
Causeries de ‘Abdu’l-Bahá à Paris
,
paragraphes 55.2-4 (p. 124) et 55.15-16 (p. 126)

Site officiel : http://www.bahai.org

16 Nagas Peoples

Les minorités religieuses tribales

A ce sujet voir le livre « AU PAYS DES FEMMES GIRAFES » de Vitold de Golish, expéditions 1955 et 1957 en Birmanie, assisté de Pierre de Arceluz.

Texte et photographies de Vitold de Golish, Éditions Arthaud (1958)

  • Kukis 
  • Nagas
  • Bodos
  • chakmas 
  • hajongs

La moitié de ces tribus primitives qui composent cette région de l’Inde sont soit bouddhistes soit animistes, d’autres partiellement converties au christianisme à une époque récente.

Les Kukis 

Ils font partie des tribus sauvages mongoloïdes reconnues en Inde. On les trouve réparties essentiellement dans le Nord-Est de l’Inde, Myanmar (Birmanie), et au Bangladesh. Traditionnellement animiste, hélas ils ont été convertis par différents missionnaires (Chrétiens, Protestants, Baptistes etc.)

Les Nagas

Ils sont aussi répartis dans la région du Nord-Est de l’Inde, ils sont environ deux millions et demi. Les Nagas sont divisés en 30 tribus entre les États du Nagaland, Manipur, Assam, Arunachal Pradesh, Myanmar (Birmanie).

Les structures sociales et religieuses étaient variables, chaque clan vivait en autarcie et avait ses propres repères culturels. Leurs cultures étaient pratiquement demeurées inchangées avant l’arrivée des missionnaires (essentiellement des Baptistes au XXème siècle).

On ne sait pas grand chose sur leur vie, à part qu’ils étaient des chasseurs cueilleurs, les guerres tribales étaient fréquentes. Les Nagas étaient des coupeurs de têtes jusque dans les années 1960, Cette coutume a été interdite en 1991.

De nos jours, les Nagas sont évangélisées à plus de 80 %.

Avec l’influence des missionnaires, la pratique du tatouage traditionnel a diminué. Bien qu’en déclin, elle joue encore un rôle important dans leurs coutumes. Il est d’usage pour les jeunes filles en âge de se marier de se faire tatouer les jambes et le front. Les tatoueurs font pénétrer la teinture, qui vient d’une plante, sous la peau à l’aide d’une aiguille fichée au bout d’un bâtonnet. Sur les jambes, les dessins géométriques préservent le corps des morsures de Hla, le vampire légendaire qui se nourrit du sang des femmes et en même temps des serpents.

Les villages nagas étaient entourés de palissades défensives. Deux bâtisses particulières s’y distinguaient le morung c’est-à-dire le dortoir des hommes et le dortoir des femmes. Les hommes du village ne pouvaient accéder au dortoir des femmes, seuls les hommes d’un autre village pouvaient le faire.

Site officiel du Nagaland : http://nagaland.nic.in 

Les Bodos ou Boros

Les Bodos sont les premiers et authentiques habitants de l’Assam, ils font partie de la Constitution Indienne. Ils parlent le Bodo, d’origine tibéto birmane. Selon le dernier recensement de 1991, ils sont 1,2 million d’individus, soit 5,3 % de la population totale de l’État.

A l’indépendance de l’Inde en 1947, les Bodos constituaient 49 % de la population totale de l’Assam, mais les migrations et les colonisations successives de musulmans d’origine Bengalis, et d’autres communautés, les ont relégué au rang de minorité.

Ces migrations ont eu pour conséquence la spoliation de leurs terres et une perte de leur force économique et de leur identité.

La boisson traditionnelle favorite du Bodos est la bière de riz (Zu Mai), signification : Zu : bière, et Mai : riz.

Beaucoup de familles élèvent leurs propres vers à soie de riz. Le tissage est une autre partie intégrante de leur culture. On enseigne aux filles à tisser très jeunes. La plupart des femmes tissent leurs propres vêtements « Dokhnas » et châles. Les Bodos sont également de merveilleux artisans avec les produits en bambou.

Leur religion

La pratique en matière de religion est un mix entre la foi primaire animiste, l’hindouisme et le christianisme.

Bathouism (foi des Bobo) n’est pas strictement animiste bien que des étrangers l’aient pensé. Il est basé sur la croyance d’un Dieu infini et éternel appelé Obonglaoree. La légende dit que le Dieu infini s’est fatigué de son existence informe et a pris la forme d’un être humain appelé Jiw Borai, ou vieille âme. C’est une façon d’honorer ses ancêtres. Le chiffre « Cinq » est un nombre symbolique important dans la religion Bobo.

Des efforts ont été faits pour identifier le Dieu « Jiw Borai » avec le Dieu hindou « Siva ». Plusieurs éléments de l’hindouisme ont été incorporés dans la religion des Bodos avec le temps.

Il n’y a pas d’endroit cultuel fixe pour le Bodo. L’autel est placé dans n’importe quel endroit commode autour de la maison, habituellement dans la cour. Pour le festival le plus important des Bodo, le Kherai Puja, l’autel est placé dans la rizière pour les rituels de fertilité au printemps.

En dépit de l’avancée de l’hindouisme dans la culture Bodos, les pratiques hindoues telles que les castes et la dot ne sont pas pratiquées. Ils sont non-végétariens.

Lire sur ce sujet :

Le Bodos : Enfants du Bhullumbutter, édité par Thomas Pulloppillil et Jacob Aluckal, d’abord édité 1997

Site web : http://udalguri.gov.in/bodo.htm

Les Chakmas 

Ils vivent sous l’autorité d’un roi. Leur système social est original, ils ont conservé l’ancien classement en gutthi(s) (premiers clans des Chakma), issus de groupements historiques autour du chef de village. Avec l’accroissement de leur peuplade, les gutthi(s) ont donné naissance aux Goja(s). 

Ils se nomment eux-mêmes Changma.

La langue chakma, le Changma Kodha, appartient au groupe dit « bengali-assamais ». Elle est donc apparentée à ce titre à la langue Indo-européenne. Le Chakma a sa propre écriture mais celle-ci est sur le point de disparaître car beaucoup de Chakma(s) n’ont pas l’occasion d’apprendre leur langue à l’école.

Les Chakma(s) sont un peuple originaire du Nord-Est de l’Inde (Arunachal Pradesh), et du Bangladesh, région de collines surplombant le delta du Gange, qui abrite une douzaine d’ethnies très différentes de la majorité bengalie par leur mode de vie, leur langue, leur religion, leur culture et même leurs traits physiques.

Depuis plus de cinquante ans, ces peuples subissent au Bangladesh, des agressions de ceux qui veulent les chasser de leur terre (persécutions, massacres). Nombre d’entre eux ont dû quitter le Bangladesh pour se réfugier en Inde et dans le monde entier.

Les Chakma(s) sont bouddhistes.

« Ajha  » (en langue chakma signifie) « espoir ».

 

Les Hajongs

D’origine tibéto-birmane, les Hajongs constituent une population qui habitent les piémonts méridionaux du Megalaya (Son nom signifie la « Demeure des nuages » en sanskrit). Les populations tribales d’origine aborigènes étaient appelées. « Les hommes des montagnes » (Hill tribes). Lors du recensement de 1951, ils étaient une trentaine de milliers à être établis dans le Pakistan oriental de l’époque. Ils sont pour la plupart hindouisés ou christianisés par l’action des missionnaires.

Site officiel du Megalaya : http://meghalaya.gov.in:8080/megportal/ 

 

 

Les différentes formes de musique en Inde

En Inde, comme vous le savez, tout a une origine divine. La musique vient donc des dieux. Brahma, le Créateur, a créé l’univers, le monde, par le son primordial – le chant « Ôm ».

Brahma, le Créateur, est donc un chanteur. D’ailleurs, tous les dieux de la mythologie indienne sont des musiciens : Shiva joue du damaru, Ganesh joue du mridang, Hamunan joue des cymbalettes sur poignées ainsi que du mridang, Sarasvati, elle, joue de la vina tandis que Krishna joue du bansurî, etc.

Il y a même un orchestre céleste, composé de musicien : les ghandarvas.

La musique indienne est très diversifiée. On peut la diviser en deux catégories, l’une consacrée à l‘expression dans les temples pour le Divin, l’autre destinée au plaisir du roi, des princes et au divertissement populaire.

Avec le temps et les changements géo-politique (invasions), la musique classique s’est scindée en deux ; celle du Sud, dite « carnatique » et associée à la danse, et celle du Nord, dite « Hindoustanie », intégrant l’influence Musulmane et Moghols.

Les instruments de base dans la musique carnatique sont la vina (un instrument à corde, appelé sarasvati vînâ ou vînâ carnatique) et le mridangam (long tambour à double frappe). L’ensemble est accompagné par la « tambura » (appelée « tampura » au Nord), qui produit un bourdonnement harmonique tout le long du concert (hélas remplacé aujourd’hui par un appareil électrique).

Au nord, c’est le sitar ou le sarode qui est utilisé, accompagné de tabla et dhaga. Célèbre instrument de percussion, le tabla a un son mâle tandis que la Dhaga a un son féminin. L’ensemble est accompagné par la « tampura ». 

La musique classique indienne est basée sur des principes mathématiques rythmiques. C’est sur ces bases ou structures rythmiques que le musicien va pouvoir à loisir improviser. Si la musique classique n’a pas de partition, il y a cependant des règles très strictes (on ne fait pas m’importe quoi).

Le raga définit le cadre mélodique du morceau joué. À chaque raga est associé un sentiment, une saison, un moment de la journée (aube, crépuscule, etc.).

La musique populaire 

A l’époque moderne, la musique populaire la plus répandue provient des films de type Bollywood inlassablement diffusée sur les chaînes TV et de radio, et même sur les téléphones portables. C’est une musique romantique, éclectique, qui intègre, en plus des orchestrations indiennes, des influences occidentales grecques, africaines, jazz, sud-américaines, etc.

La pop indienne connait aussi un succès grandissant ces dernières années. Elle représente plus de 30 % de la diffusion de la chaîne MTV-Inde.

La musique folklorique 

Il y a, en Inde, autant de musiques folkloriques qu’il n’y a de langues…et d’instruments de musique souvent fabriqués par les musiciens eux-mêmes.

Il y a aussi 

Le bhajan

Le bhajan parfois appelé kirtan désigne tout type de chant dévotionnel, le plus souvent une prière chantée en l’honneur d’une divinité.

Le qawwalî

D’origine soufie, nés au Nord de l’Inde au XIVe siècle, ces chants dévotionnels dédiés à Allah se classent en deux groupes : les hamd et les manqabat.

Le ghazal

Ce sont les chants d’amour dédiés à la femme dans la tradition musulmane venue de Perse. A résonance parfois mystique, ils n’ont qu’un couplet et sont quelques fois chantés sur un rythme syncopé. Si on les retrouve dans tout le monde musulman, ils ont été, en Inde, traduits en ourdou.

Les Bâuls, les fous de Dieu…

Les Bâuls (fous en bengali) désignent des groupes de musiciens nomades qui parcourent le Bengale et le nord de l’Inde en chantant des chants religieux et mendiant pour assurer leur subsistance. Ils adhèrent à une philosophie proche du poète et philosophe Kabîr. Les Bâuls ont influencé la poésie de Rabindranath Tagore. Il n’y a pas encore si longtemps, lorsqu’il n’y avait encore ni TV ni radio, le seul moyen de diffusion de la culture était par les gens itinérants, tels que les Bâuls. Pendant des millénaires, ils ont permis la transmission de la connaissance à toutes les couches de la société.

Pour allez plus loin :

  • Alain Daniélou, La Musique de l’Inde du nord, Paris, Éditions Buchet-Chastel, 1985.
  • Alain Daniélou, Origines et pouvoirs de la musique, Éditions Kailash, 2003. (ISBN 2842680901)
  • Alain Daniélou, Musiques et danse de l’Inde, Éditions Michel de Maule, 2007. (ISBN 2876232200)

Site web :

Hinustani Raga Sangeet Online : http://www.moutal.eu/index.php Site bilingue FR/EN, rares archives audio et vidéo à partir de 1902 ; émissions de radio sur les ragas.

Musiques de Bollywood :

Les danses populaires en Inde ou danses folkloriques ethniques

Nous connaissons tous les différentes et merveilleuses danses sacrées classiques indiennes reliées à Shiva, sous sa forme de Nataradja, le roi de la danse.

Il existe aussi de très nombreuses danses villageoises populaires ou sacrées, vivantes et colorées dans toute l’Inde jusqu’aux confins de l’Himalaya. Les spécialistes disent qu’il y a autant de danses folkloriques qu’il y a de langages différents en Inde, c’est peu dire.

J’ai admiré et parfois participé à quelques unes :

Au Ladakh, Tse Shu ou Nagrang, qui est une danse qui sert de prédiction aux oracles et les danses Kabgyat Gustor Gangon Tsedup et les danses masquées (Chams) à Leh en septembre.

Au Sikkim, la « chaam » (danse lamaïste religieuse dans les temples Gompas), la plus connue est le « Tse Chi » qui exprime la vie de Guru Rimpoché, en juillet ; il y a aussi la chaam qui a lieu en début février deux jours avant le Nouvel An tibétain, qui symbolise le combat du bien et du mal.

Au Penjab la Bhangra, à l’origine une danse folklorique pour célébrer la récolte des moissons, cette pratique a disparu avec la partition 1947. Dans les années 50 fut créée la nouvelle danse folklorique Bhangra, danse d’hommes très énergique. Il existe au Penjab d’autre danses comme : Luddi, Jhummar, Dhamaal, et Gham Luddi.

Au Rajasthan, il existe de nombreuse danses traditionnelles, comme la danse Kalbeliya ou « danse du serpent », la danse avec les pots remplis de feu ou « Chari dance », les pots que ces danseuses portent sur la tête sont une réinterprétation d’une cérémonie qui se déroulait pendant la cérémonie du mariage pour éclairer le visage de la mariée.

Radha & Krishna dancing painting

Radha & Krishna dancing painting

Au Gujarat, « Ghumna » qui signifie « tourner », cette danse de femmes se danse avec des bâtons. « Teratali dance », cette danse interprétée uniquement par des femmes sorte de prière adressée au Dieu Babaramdev (un des noms de Krishna).Elles tiennent entre leurs doigts, et leurs orteils de petites cymbales, « terah », veut dire : treize. La danseuse, assise, a donc, treize cymbales attachées en différents endroits de son corps.

Danseur flok

Au Tamil Nadu, le Kalhaï kûtthu, plus un spectacle d’acrobatie que de la danse. Il est proposé par des troupes d’artistes itinérants accomplissant par exemple des sauts périlleux sur des perches, des échasses. Le Kolâttam, il s’agit d’une pratique villageoise très ancienne, une danse de bâtons que les danseuses entrechoquent selon divers motifs rythmiques. Le Bagavatha nadanam, cette danse religieuse, était exécutée dans le Madapam des temples autour d’une lampe à huile rituelle, dans le but d’honorer le Dieu Krishna.

A Mahābalipuram, lors de votre séjour pour pratiquer l’Ashtanga Yoga en hivers, de fin décembre et pendant le mois de janvier de chaque année vous aurez l’occasion de voir en première partie du spectacle du « Festival de Danse », quelques une de ces expressions folkloriques et colorées.

Voir : Les danses classiques indiennes

Pondichéry, un petit peu de France en Inde…

La côte de Coromandel, proche de Pondichéry, est idéale pour un séjour de charme : ses plages de sable blanc, ses petits villages de pêcheurs, ses ensembles de temples hindous, l’ancien comptoir français où flotte encore les effluves du passé, un séjour dans un hôtel de caractère, rendront votre stage de Yoga inoubliable.

Pondichéry ou Puducherry, la ville est souvent appelée Pondy. Pondichéry possède une architecture unique, héritée du mélange des cultures et de son passé colonial français et Tamoul.

Pondichéry a une ambiance et un charme uniques, tout-à-fait différents du reste de l’Inde. Ex-colonie française, elle est aujourd’hui une union territoriale d’Inde qui se trouve à 160km de Chennai (Madras), 100km de Mahābalipuram le long de la côte de Coromandel dans le golfe du Bengale. Promenez-vous en cyclo-pousse ou à pied à travers de charmantes rues aux noms évocateurs, où l’on admire de très beaux exemples d’architecture coloniale.

Perdez-vous dans son « vieux marché », situé à l’angle de Nehru Street & Mahatma Gandhi Road. Sentez les odeurs surprenantes du marché aux poissons, des fruits & légumes, des fleurs ; achetez du café ou du thé au « The Lakshmi Coffee » ; allez manger à « Energy Home », une cuisine surprenante et absolument délicieuse, 35a, Chetty street. Visitez l’Ashram de Sri Aurobindo et bien sûr Auroville. Prenez un petit déjeuner à la française chez « Baker Street » 123, Bussy Street, ou à l’indienne dans une maison à l’architecture tamoule traditionnelle chez « Maison Perumal », 44 Perumal Koil Street : dosai, idly, kalapam et uthappam, de 7h30 à 10h.

Pondichéry se trouve à 100 km de Mahābalipuram, soit 2h de bus ou 1h1/2 de voiture.

Kanchipuram, l’une des sept villes Saintes de l’Inde

Une des sept villes Saintes de l’Inde (son nom vient de « Puram » : ville et « Kanchi » : or ; d’où Kanchipuram, « la ville d’or », elle fut la capitale de la dynastie des Pallava pendant plusieurs siècles. Surnommée “la ville aux 1000 temples”, elle en compte encore une centaine – témoins de son passé – dont les murs semblent chanter des mantra(s). Kanchipuram, attire des milliers de pèlerins Shivaïstes et Vishnuistes.


La ville est aussi célèbre pour le tissage de ses saris en soie, très recherchés pour les mariages, mais un conseil ne les achetez pas ici, ils sont plus chers qu’à Chennai. Par contre, allez visiter un atelier de tissage de la soie est très intéressant.

C’est une vielle ville poussiéreuse sans charme en dehors de l’indéniable beauté de ses temples à l’atmosphère magique.

 

L’entrée des temples est GRATUITE. Vous pouvez prendre éventuellement un guide. Les temples sont ouverts de 6h30 à 12h30 et de 16h à 20h. Prévoir de la petite monnaie pour les gardiens de chaussures, les mendiants, et les nombreux prêtres…
Voici, les trois temples qu’il faut absolument voir, soit pour la beauté architecturale soit pour l’ambiance sacrée et religieuse.

 

Temple de Kailashanath (Pallava, 700/728) dédié au Dieu Shiva (Le mont Kailash est la demeure mythique de Shiva). Un peu à l’écart de la ville à l’ouest (2km). Cet édifice relativement petit mais de toute beauté a été édifié sous le règne du roi Rajasimha et de son fils le roi Varman III. C’est le plus célèbre, le plus beau et aussi le plus ancien temple Pallava, demeuré quasiment intact. Les spécialistes le considèrent comme un chef d’oeuvre de l’architecture et de la sculpture dravidiennes, par sa sobriété.

Nous arrivons par le jardin qui donne une harmonie au site. On passe par une petite porte pour accéder au sanctuaire. Passé le petit gopuram, orné de divinités et de motifs divers, on se trouve dans la cour intérieure. Face à l’entrée, un magnifique Nandi (monture de Shiva).

Le cloître intérieur de l’enceinte procure une certaine sérénité au lieu. Dans les cellules périphériques qui ponctuent l’enceinte intérieure, se trouvent de nombreuses statues, ainsi que des traces de fresques murales anciennes du VIIIème siècle. C’est la partie la plus intéressante du temple.

Le temple est recouvert de statues enduites de stuc blanc. Shiva est vénéré sous la forme du lingam dans la cella (saint des saints), accompagné de Parvati.

  Temple de Kailashanath

 

Temple d’Ekambareshvara : Vaste temple de 9 ha, dédié à Shiva, on accède à la cour intérieure en franchissant un colossal gopura de 60 m de hauteur, datant de 1509. Le mandapa (salle aux mille piliers – 540 en réalité) d’entrée du temple est un grand hall aux colonnes de granit sculpté, ouvert sur l’extérieur. On pourra détailler les nombreuses sculptures toutes différentes sur les piliers. Remarquer le Nandi faisant face à l’entrée du temple. A gauche, se trouve plus loin, le Kalyana Mandapa.

C’est dans une cour intérieure que se trouve le célèbre manguier sacré, considéré comme l’axe du monde, vieux de 3500 ans. Ses quatre branches donnaient des fruits de saveurs différentes, représentant les quatre Veda, il n’en reste hélas plus que deux. C’est ici que Shiva et Kamakshi (Parvati) se sont mariés, comme JC et Anne. A l’extérieur se trouve le bassin aux ablutions. Si vous le demandez, vous pouvez monter au somment de l’un des gopuram(s)

 

Temple d’Ekambareshvara

 

Temple de Varadaraja Swami ou Devarajswami, consacré à Vishnu, se situe à 1km de la ville en direction de Mahābalipuram. Le temple est entouré d’une haute muraille massive en pierre. Passé le gopura d’entrée, situé à votre gauche se trouve un merveilleux mandapa de 96 colonnes, sur les piliers, on remarquera plusieurs bonnes représentations des dix incarnations de Vishnu, admirablement ouvragés. Sur la gauche de ce mandapa, une chaîne façonnée dans un seul bloc de granit est suspendue à la toiture. C’est la partie la plus intéressante de la visite, car l’intérieur du temple n’est pas accessible aux non-hindous. Un grand bassin d’ablutions purificatrices se trouve à l’arrière de ce mandapa. En face de l’entrée principale, se trouve un grand djavasthamba (porte-étendard), long mât en laiton supportant la bannière du temple, et un Nandi.

  Temple de Varadaraja Swami

Information pratique :

  • Cette petite ville n’est située qu’à une 66 kilomètres de Mahābalipuram et 60 km de Chennai (Madras). Surtout ne pas y dormir, les hôtels y sont médiocres et souvent sales, comme sur tous les lieux de pèlerinages.
  • La distance entre les temples est grande. Louer soit un vélo ou bien après avoir négocié le prix, engager les services d’un rickshaw pour la journée (800 INR).
  • Vous devrez payer le droit pour prendre des photos 20 INR et 100 INR pour filmer, gardez précieusement le ticket avec vous.

Gingee

Une excursion à Gingee, un site hors des circuits touristiques, comme abandonné. Quatre anciens forts perchés sur plusieurs collines, situé dans un paysage granitique extraordinaire au milieu des rizières et d’une végétation sauvage peuplée de singes. A voir absolument, ambiance Rudyard Kipling ou Indiana Jones, bon pour la forme !

 

Temple de Venkataram, l’endroit est très agréable, pelouse verte entretenue. Au milieu de ce qui ressemble à un petit parc, se dresse un temple abandonné, vieux de 500 ans, avec un millier de colonnes.

Dans l’Inner Fort, au pied de la citadelle, nous pouvons observer divers vestiges qui sont éparpillés sur le site, comme le palais des mariages à six étages. Monter au sommet de la montagne est une expérience inoubliable, paysage sublime comme récompense.

 

Voir le gigantesque bassin aux éléphants, très impressionnant et les arbres centenaires d’une circonférence monumentale

Visiter l’autre colline et son fort de Krishnagiri. Amoureux de la grimpette, vous serez servis, les marches sont hautes, et se transforment parfois en de simples dalles qu’il faut enjamber, montée exténuante sous un soleil de plomb, sans aucun aménagement. Mais la vue est incroyable, magnifique etc. C’est un point de vue à 360° sur les environs. Tout simplement génial…

Au sommet, encore des colonnades, une sorte de mini-acropole et un temple. Et beaucoup de singes!

Attention, il fait chaud et c’est haut, avoir de l’eau avec soi. Prévoir deux ou trois jours pour tout voir.

Se trouve à 70 kilomètres à l’ouest de Pondichéry (1h20 de voiture)
Se situe à 123 km au sud Ouest de Mahābalipuram, (2h de voiture)

Tirukalikundram

Visitez ce village dédié à Shiva. Pour son marché très sympathique de fruits, légumes et de fleurs, aux pieds de la colline des Aigles sacrés.

 

Au sommet du piton rocheux et boisé, construit au 16ème siècle qui domine Tirukalikundram se trouve le temple Vedagireshvar. Vous y accédez pieds nus en gravissant les marches (571), la vue y est magnifique, on peut observer toute la région et en particulier, le grand tank d’eau et le temple de Shiva en bas, Jusqu’à la mort du vieux Brahmane, deux aigles blanc venaient manger dans sa main chaque jour…

 

Le temple d’en bas de Bhaktavatsaleshwara vaut également la visite. Avec ses quatre gopuram, ses deux enceintes, au saint des saints se trouve Ganesh aux pieds de Shiva représenté sous la forme du lingam.

 

Située à 17 km de Mahābalipuram.

Prévoir de l’eau pour la montée du temple.

Cheyyur, au sud de Mahābalipuram

Ce village se trouve hors des circuits touristiques, à 30 km au sud de Mahābalipuram, avant Merkanam, un peu à l’écart (6km à droite) de la route qui va à Pondichéry. On y trouve un temple ancien dédié à Shiva, l’entrée avec un gopuram, vaut la visite. On découvre un mandapa à piliers carrés ornés de chevaux cabrés avec des cavaliers dans le style Nayak. Un sanctuaire abrite la Déesse Pârvatī. Dans le deuxième mandapa, il y a d’intéressantes statues de Ganesha, Shiva Lingodhbhava, Kārtikeya* et de leurs épouses, ainsi que Brahmā. Dans la cour extérieure, on remarquera encore deux petits sanctuaires, l’un de Ganesha, l’autre de Murugan (autre nom de Kartikeya), les deux fils de Shiva et Parvati.

Environ 300 mètres plus loin, dans le même village, se dresse le temple de Murugan (Subramanyan). L’un des mandapa possède aussi des piliers décorés de hauts reliefs de chevaux dressés avec des cavaliers, ils ont été nettoyés récemment. Dans un renfoncement du temple, de nombreuses et fort belles divinités de procession « Utsav Mûrti » en bronze doré, sont gardées dans une pièce que protègent de gros barreaux de fer. Celle de Murugan, que l’on aperçoit sur le côté, accompagné de ses deux épouses, est splendide.

Cheyyur, se trouve au sud de Mahābalipuram à 48 km (1h de bus ou 45’ en voiture).