Archives par étiquette : Kailash

Sri Tirumalai Krishnamarcharya, l’un des plus grand maîtres de yoga (1888 – 1988)

Sri T. Krishnamacharya l’un des plus grand maître de yoga, le rayonnement de sa connaissance a profondément influencé le monde entier.

Il n’a jamais laissé personne indifférent, lui-même, au cours d’une vie qui remplirait aisément plusieurs vies ordinaires, a fait beaucoup de rencontres extraordinaires. Descendant de grands dévots au service du temple du Seigneur des Sept Collines, Sri Venkateshvara de Tirumalai, lui-même descendant de Nâthamuni, le Professeur était promis dès la naissance à un sort exceptionnel. Rien ne pouvait lui arriver de banal.

Sri Tirumalai Krishnamacharya est né le 18 novembre 1888, Il est l’aîné d’une famille de six enfants (4 garçons et deux filles).

Son père, Sri Tirumalai Srinivasa Thathacharya, grand maître religieux enseignant la connaissance spirituelle des livres sacrés (les Véda) prend en main l’éducation de l’enfant avec son épouse Shrimati Ranganayakamma. 

Le jeune Krishnamacharya est doté d’une grande force physique, d’un tempérament et d’une intelligence peu ordinaires. Il est aussi animé d’une grande ardeur de savoir et … de savoir faire.

Encore adolescent, Krishnamacharya part à la découverte de son pays, de ses sages, de ses érudits, de ses artistes et de ses mystiques.

Incroyable parcours que la vie de ce jeune homme qui va progressivement découvrir puis maîtriser les disciplines les plus variées, depuis la lutte au corps à corps jusqu’aux rituels védiques, en passant par l’astrologie.

Puits de sciences, parlant couramment sept langues, pandit éminent, il va successivement approfondir chacun des points de vue classiques de la pensée philosophique de l’Inde, obtenant les plus hautes distinctions dans les écoles traditionnelles les plus réputées.

Benares_Varanasi_India_1922

Varanasi

Lorsqu’il partit pour Bénarès pour la première fois, vers l’âge de 18 ans, il eut la chance d’être instruit de certains secrets de grammaire sanskrite en une seule nuit par une sorte de génie, Shivakumar Shâstri. Revenu à Mysore, c’est du Principal du Parakala Mutt, Brahmatantra Sri Krishna Brahmatantra Swâmi, qu’il reçut pendant trois ans un enseignement total sur la philosophie du Vedânta. A nouveau reparti pour Bénarès, il y trouva un précepteur très clairvoyant, Sri Vamacarana Bhattâchârya qui, tout en lui enseignant la philosophie, devait des années durant l’aider de ses conseils à diriger sa vie.

Le lac sacré de Mânasarovar…

C’est ensuite sur l’avis de son précepteur de l’Université de Patna qu’il partit à pied pour l’Himalaya, rejoignant par des chemins malaisés et des ponts de corde tendus sur les torrents le pied du Kailash, montagne mythique considérée comme la demeure de Shiva et l’axe de l’univers, et le lac sacré de Mânasarovar.

Le Yoga

Il apprend et pratique de façon intensive tous les différents aspects du yoga. C’est ainsi que dans la seconde phase de sa vie, il deviendra l’un des plus grands (Maha) yogin (âcharya) de son époque.

Peinture du Maharaja de Mysore

Maharaja de Mysore, peinture

Le maharaja de Mysore

En 1924, il est invité par le maharaja de Mysore, qui voyait le yoga comme une aide pour traiter ses nombreux maux physiques. Il ouvrit une école de yoga dans son palais jusqu’en 1955.

Il s’établit à Mysore

Il est âgé d’une quarantaine d’années déjà lorsqu’ il s’établit à Mysore, dans le Sud de l’Inde, où il épouse la très jeune Srimati Namaginammal. Elle lui donnera six enfants, 3 garçons et 3 filles.

Srimati Namaginammal, épouse de Krishnamacharya

Srimati Namaginammal, épouse de Krishnamacharya

Madras (Chennai)

Lorsqu’il s’installa à Madras dans les années 50, il eut à nouveau l’occasion de soigner deux hommes très en vue, qui souffraient tous deux de paralysie: un éminent avocat Sri T.R. Venkatarâma Shâstrî et Sir Alladi Krishnaswâmi Iyer, le célèbre juriste qui avait pris part à la rédaction de la Constitution indienne. Tous deux, le retenant à Madras, venaient s’ajouter à la longue liste des rencontres déterminantes qui avaient influencé le cours de sa vie. (Extrait du N°24 de Viniyoga, consacré au 100ème anniversaire de Sri T. Krishnamacharya).

La légende du Yoga-Rahasya

On ne connaissait que quelques extraits du Yoga-Rahasya, ouvrage important sur le yoga perdu depuis plusieurs siècles. Krishnamacharya a exprimé avoir reçu en songe l’intégralité de cet enseignement originel de la bouche même de Sri Nâthamuni, ce saint Visnouïte qui vécut au IXème

C’est seulement en 1965 que T. Krishnamacharya écrivit sur papier les versets du Yoga Rahasya.

Les concepts importants de ce texte sont :

  • Importance du yoga pour les femmes,
  • Les pratiques du yoga à faire pendant la grossesse,
  • L’adaptation du yoga pour qu’il puisse convenir à toutes personnes aux différentes étapes leur vie.
  • Le yoga est un outil thérapeutique essentiel.

Il contient les idées maîtresses de l’enseignement de Krishnamacharya au sujet des techniques telles que āsana et Prāṇāyāma.

T.K.V. Deskachar & Shri Bhashyam

Deux de leurs fils deviendront également des instructeurs de yoga.

L’aîné, T.K.V. Deskachar, vit à Madras , et dirige un important centre de yoga-thérapie – le Krisnamacharya Yoga Mandiram – officiellement reconnu par le Ministère de la Santé du Tamil Nadu.

Sri Bhashyam, son cadet, est établi à Nice (France). Il a épousé une française et enseigne le yoga en France et en Suisse principalement – Yogakshemam, École d’enseignement traditionnel de Philosophie indienne – Ayurveda et Yoga.

 La transmission…

Curieux destin – en relation à l’Occident – que celui de la transmission de l’enseignement de T. Krishnamacharya.

  • Indra Devi
  • Yvonne Millerand
  • K.V. Desikachar
  • K. Sribhashyam
  • Sri B.K.S. Iyengar
  • Sri K. Pattabhi Jois

Essentiellement par l’action de ses deux fils et de leurs élèves, il est bien enraciné dans les pays francophones (France, Suisse & Québec).

Dans les pays anglo-saxons, cet enseignement est mieux connu à travers l’interprétation qu’en donne son beau frère et disciple, B.K.S. Iyengar de réputation mondiale

Ainsi que celle de Sri K. Pattabhi Jois, tout aussi mondialement connu.

abtkym_sandals 

Sa mort

Il est décédé, le 28 février 1989 à Chennai – Inde du Sud. Il avait presque 101 ans, le professeur Sri T. Krishnamacharya restera pour beaucoup un Maître de Yoga inégalé et irremplaçable…

Conformément à la tradition, il ne quittera jamais son Inde natale de sa vie. Malgré cela le rayonnement de sa connaissance du yoga à profondément influencé le monde entier.

« Je ne l’ai rencontré que trois fois,
mais je n’oublierai jamais sa qualité infini de présence. »
Jean Claude Garnier

 » Le yoga est le plus grand cadeau de l’Inde au monde »
Sri T. Krishnamacharya

Sources :

  • The Yoga of the Yoga The legacy of T Krishnamacharya by Kausthud Desikachar – Edition : K. Y. M – Chennai – India
  • Shri T. Krishnamacharya 1888 – 1988 Cent ans de Béatitude
  • Notebook
    Edition : K. Y. M – Chennai – India
  • La revue « Viniyoga » n° 24
  • Yoga Sutra de Patanjali – Traduit et commentaire de K.V. Desikachar – Edition du Rocher – 1986
  • Reflection on Yoga Sutra – s of Patanjali – By K.V. Desikachar
    KYM – ISBN : 81.87847.20.4
  • The Heart of Yoga – Developing a Personal Practice – By K.V. Desikachar
    KYM – ISBN : 0.89281.681.3 
Breath Of The Gods

Breath Of The Gods

Film :

Breath of the Gods, A Journey to the Origins of Modern Yoga, de Jan Schmidt – Garre Film – Durée 105 minutes

  • K.S. IYENGAR
  • PATTABHI JOIS
  • K. SRIBHASHYAM
  • KRISHNAMACHARYA

Un très beau témoignage émouvant sur la vie de Sri T. Krishnamacharya évoqué par ses disciples, ses enfants…

Site Web :

Kanchipuram, l’une des sept villes Saintes de l’Inde

Une des sept villes Saintes de l’Inde (son nom vient de « Puram » : ville et « Kanchi » : or ; d’où Kanchipuram, « la ville d’or », elle fut la capitale de la dynastie des Pallava pendant plusieurs siècles. Surnommée “la ville aux 1000 temples”, elle en compte encore une centaine – témoins de son passé – dont les murs semblent chanter des mantra(s). Kanchipuram, attire des milliers de pèlerins Shivaïstes et Vishnuistes.


La ville est aussi célèbre pour le tissage de ses saris en soie, très recherchés pour les mariages, mais un conseil ne les achetez pas ici, ils sont plus chers qu’à Chennai. Par contre, allez visiter un atelier de tissage de la soie est très intéressant.

C’est une vielle ville poussiéreuse sans charme en dehors de l’indéniable beauté de ses temples à l’atmosphère magique.

 

L’entrée des temples est GRATUITE. Vous pouvez prendre éventuellement un guide. Les temples sont ouverts de 6h30 à 12h30 et de 16h à 20h. Prévoir de la petite monnaie pour les gardiens de chaussures, les mendiants, et les nombreux prêtres…
Voici, les trois temples qu’il faut absolument voir, soit pour la beauté architecturale soit pour l’ambiance sacrée et religieuse.

 

Temple de Kailashanath (Pallava, 700/728) dédié au Dieu Shiva (Le mont Kailash est la demeure mythique de Shiva). Un peu à l’écart de la ville à l’ouest (2km). Cet édifice relativement petit mais de toute beauté a été édifié sous le règne du roi Rajasimha et de son fils le roi Varman III. C’est le plus célèbre, le plus beau et aussi le plus ancien temple Pallava, demeuré quasiment intact. Les spécialistes le considèrent comme un chef d’oeuvre de l’architecture et de la sculpture dravidiennes, par sa sobriété.

Nous arrivons par le jardin qui donne une harmonie au site. On passe par une petite porte pour accéder au sanctuaire. Passé le petit gopuram, orné de divinités et de motifs divers, on se trouve dans la cour intérieure. Face à l’entrée, un magnifique Nandi (monture de Shiva).

Le cloître intérieur de l’enceinte procure une certaine sérénité au lieu. Dans les cellules périphériques qui ponctuent l’enceinte intérieure, se trouvent de nombreuses statues, ainsi que des traces de fresques murales anciennes du VIIIème siècle. C’est la partie la plus intéressante du temple.

Le temple est recouvert de statues enduites de stuc blanc. Shiva est vénéré sous la forme du lingam dans la cella (saint des saints), accompagné de Parvati.

  Temple de Kailashanath

 

Temple d’Ekambareshvara : Vaste temple de 9 ha, dédié à Shiva, on accède à la cour intérieure en franchissant un colossal gopura de 60 m de hauteur, datant de 1509. Le mandapa (salle aux mille piliers – 540 en réalité) d’entrée du temple est un grand hall aux colonnes de granit sculpté, ouvert sur l’extérieur. On pourra détailler les nombreuses sculptures toutes différentes sur les piliers. Remarquer le Nandi faisant face à l’entrée du temple. A gauche, se trouve plus loin, le Kalyana Mandapa.

C’est dans une cour intérieure que se trouve le célèbre manguier sacré, considéré comme l’axe du monde, vieux de 3500 ans. Ses quatre branches donnaient des fruits de saveurs différentes, représentant les quatre Veda, il n’en reste hélas plus que deux. C’est ici que Shiva et Kamakshi (Parvati) se sont mariés, comme JC et Anne. A l’extérieur se trouve le bassin aux ablutions. Si vous le demandez, vous pouvez monter au somment de l’un des gopuram(s)

 

Temple d’Ekambareshvara

 

Temple de Varadaraja Swami ou Devarajswami, consacré à Vishnu, se situe à 1km de la ville en direction de Mahābalipuram. Le temple est entouré d’une haute muraille massive en pierre. Passé le gopura d’entrée, situé à votre gauche se trouve un merveilleux mandapa de 96 colonnes, sur les piliers, on remarquera plusieurs bonnes représentations des dix incarnations de Vishnu, admirablement ouvragés. Sur la gauche de ce mandapa, une chaîne façonnée dans un seul bloc de granit est suspendue à la toiture. C’est la partie la plus intéressante de la visite, car l’intérieur du temple n’est pas accessible aux non-hindous. Un grand bassin d’ablutions purificatrices se trouve à l’arrière de ce mandapa. En face de l’entrée principale, se trouve un grand djavasthamba (porte-étendard), long mât en laiton supportant la bannière du temple, et un Nandi.

  Temple de Varadaraja Swami

Information pratique :

  • Cette petite ville n’est située qu’à une 66 kilomètres de Mahābalipuram et 60 km de Chennai (Madras). Surtout ne pas y dormir, les hôtels y sont médiocres et souvent sales, comme sur tous les lieux de pèlerinages.
  • La distance entre les temples est grande. Louer soit un vélo ou bien après avoir négocié le prix, engager les services d’un rickshaw pour la journée (800 INR).
  • Vous devrez payer le droit pour prendre des photos 20 INR et 100 INR pour filmer, gardez précieusement le ticket avec vous.