Archives par étiquette : plancher pelvien

Historique du Yoga Korunta (Ashtanga Yoga)

C’est grâce au mécénat du Maharadjah de Mysore (très connu pour sa philanthropie et sa foi spirituelle) que Sri T. Krishnamacharya, voyageant dans le nord de l’inde pour propager la science du Yoga afin de soigner différentes maladies, découvrit par hasard, dans les années 1930, à la bibliothèque universitaire de Calcutta, un ancien manuscrit écrit sur des feuilles de palmier intitulé « Yoga Korunta ». L’auteur, un sage des temps anciens, s’appelait « Vanama Rishi». Le document rédigé entre 500 et 1500 avant Jésus Christ était complet et dans un excellent état de conservation. A la tournure de certaines phrases, Sri T. Krishnamacharya qui était aussi un spécialiste du Sanscrit ancien, comprit qu’il faisait partie d’une tradition orale bien plus ancienne (entre 3000 & 4000 ans avant J.C.).

Sri T. Krishnamacharya

Sri T. Krishnamacharya

Suite à cette découverte, Sri T. Krishnamacharya, qui enseignait alors une autre méthode de yoga, transforma pour la troisième fois son enseignement. Il demanda à Shri K. Pattabhi Jois de se vouer exclusivement à cette méthode de Yoga original, appelé Yoga Korunta et de le transmettre.

Dès 1937, en Inde, à Mysore, Pattabhi enseigna le Yoga Korunta.

Ce n’est qu’à la fin des années 60 qu’André Van Lysebeth, premier professeur de yoga européen, passe trois mois à étudier le Yoga en Inde avec Pattabhi.

André parle de lui, de sa qualité d’enseignement, le fait connaître en faisant paraître des articles élogieux dans la revue « YOGA » qu’il édite.

La "REVUE YOGA"

La « REVUE YOGA »

Autour de 1973, des américains assistent à la démonstration de yoga par Manju Jois (fils de Pattabhi) à l’ashram de Gitānanda (près de Pondichéry). Ainsi Norman Allen devint l’élève de Pattabhi ou Guruji pour ses disciples, puis vinrent Nancy Gilgoff et David Williams.

Pattabhi a choisi d’utiliser le terme « Ashtanga » pour son école par référence à l’un des six points de vue de la philosophie indienne orthodoxe, le « Yoga ». Les autres points de vue sont : Nyāya, Vaisheshika, Sāṃkhya, Mîmâmsâ, Vedānta.

La bible du Yoga écrit par Patañjali, est « les Yoga Sūtra » (sorte de synthèse de toutes les connaissances précédentes existantes).

Au deuxième chapitre de ce livre, au verset (YS II-29), sont expliqués les fondements de la pratique du yoga dont la définition est « aṣṭāṅga yoga ». Ainsi, toutes les techniques spirituelles faisant référence à ce livre peuvent être nommées aṣṭāṅga yoga.

C’est alors la transformation du nom de « Yoga Korunta » en « Ashtanga Yoga ». En effet l’Institut de Pattabhi s’appelait « Ashtanga Yoga Research Institute of Mysore », les étudiants américains ont de ce fait pensé qu’il enseignait un Yoga nommé « Ashtanga Yoga ». 

En 1975, Nancy Gilgoff et David Williams invitèrent Guruji et son fils Manju, qui partent alors faire leur premier voyage en Amérique, pour enseigner le yoga. Manju resta aux État Unis. Cette pratique de Yoga se diffusa rapidement en Amérique depuis la Californie, et s’étendrit jusqu’à Hawaï, sous le nom d’Ashtanga Yoga. 

Les livrets de JB Rishi sur l'Ashtanga Yoga

En Europe, les premiers professeurs à diffuser cette méthode s’appelaient Jean-Pierre Radhu (Belgique), Gabriel Plessis (Paris, Rouen – 1972). Jean Bernard Rishi, à Paris (France – 1975), publia avec l’accord de Guruji des livrets sur les salutations au soleil de Mysore et les postures debout (photos de Pattabhi en N&B). Après avoir enseigné l’Ashtanga Yoga pendant plusieurs années, ils ont tous changé de méthode pour différentes raisons. Plus tard, Jean Claude Garnier (France, Belgique – 1978) et Serge Fonteneau (France, Château Renauld) ont adopté les enseignements de Pattabhi et ont pris à cœur de les diffuser.

De nos jours, cette forme traditionnelle de Yoga, surtout connue sous le nom d’Ashtanga Yoga, est l’une des les plus pratiquée au monde.

Sharath Rangaswamy, le petit-fils de Sri K. Pattabhi Jois, transmets l’Ashtanga Yoga qu’il a appris de son grand-père.

Pour aller plus loin :

  • Yoga Mala – Sri K. Pattabhi Jois (Broché)
  • Ashtanga Yoga – John Scott (Le courrier du livre).
  • Ashtanga Yoga – Le Guide Pratique: Un Guide Illustré Destiné à une Pratique Personnelle, Première et Deuxième… de David Swenson

Le contrôle abdominal, Uḍḍiyāna

Dans la tradition du yoga, il y a plusieurs positionnements musculaires (Bandha).

Le premier contrôle est « Mūla », le plancher pelvien, la base.

Le deuxième contrôle est « Uḍḍiyāna », le ballon abdominal.

  1. à la fin de l’expiration, (quand vous êtes complètement à vide)
  2. Vous allongez l’espace entre les crêtes iliaques et les côtes
  3. Vous allongez les transverses, les obliques (internes et externes) et les grands droits

Ne pas confondre avec la position « Uḍḍiyāna bandha» qui n’est pas une respiration, mais un arrêt de la respiration.

La meilleure position pour apprendre & approfondir uḍḍiyāna & mūla bandha

Cette  » rentrée abdominale  » peut être expérimentée très facilement dans la posture « Adho Mukha Svānnāsana » (la position du chien tête en bas) de sūryanamaskara. Cette position étant tenue durant cinq respirations profondes.

L’ensemble « Mūla Bandha & Uḍḍiyāna » représente un système de sécurité protégeant le corps, grâce à son action sur les fascias inférieurs du corps (tension réciproque des fascias droits et gauches).

Cet ensemble participe au contrôle de l’énergie dans le corps (Prāṇa)

 

 

 

Positionnement musculaire du plancher pelvien lors de la pratique (Mūla Bandha)

Dans la tradition du Yoga, il y a plusieurs positionnements musculaires (Bandha).

Le premier contrôle est « Mūla », le plancher pelvien, la base.

  1. à la fin de l’expiration, (quand vous êtes complètement à vide)
  2. vous montez le sphincter anal, (pas nécessaire de le contracter)
  3. Ce positionnement va entraîner la rentrée du bas du ventre

Quelle que soit la posture, le Mūla bandha produit l’énergie nécessaire pour une base posturale ferme.

Mūla Bandha est maintenu pendant toute la durée de la séance posturale.

En soi, Il n’est vraiment pas difficile de maîtriser Mūla bandha, c’est simplement une question d’attention, de concentration et de temps.

Sri K. Pattabhi Jois considérait qu’il fallait environ 5 ans pour le maîtriser complètement.

Le deuxième contrôle est « Uḍḍiyāna », le ballon abdominal. (Voir page)

L’ensemble « Mūla Bandha & Uḍḍiyāna » représente un système de sécurité protégeant le corps grâce à son action sur les fascias inférieurs du corps (tension réciproque des fascias droits et gauches).

Cet ensemble participe au contrôle de l’énergie dans le corps (Prāṇa)

Il ne suffit pas de serrer l’anus et de remonter cette sensation vers le centre de l’abdomen comme certaines personnes le pensent à tort pour que pour Mūla Bandha, soit présent. Non, ce serait trop simple…