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Les différentes formes de musique en Inde

En Inde, comme vous le savez, tout a une origine divine. La musique vient donc des dieux. Brahma, le Créateur, a créé l’univers, le monde, par le son primordial – le chant « Ôm ».

Brahma, le Créateur, est donc un chanteur. D’ailleurs, tous les dieux de la mythologie indienne sont des musiciens : Shiva joue du damaru, Ganesh joue du mridang, Hamunan joue des cymbalettes sur poignées ainsi que du mridang, Sarasvati, elle, joue de la vina tandis que Krishna joue du bansurî, etc.

Il y a même un orchestre céleste, composé de musicien : les ghandarvas.

La musique indienne est très diversifiée. On peut la diviser en deux catégories, l’une consacrée à l‘expression dans les temples pour le Divin, l’autre destinée au plaisir du roi, des princes et au divertissement populaire.

Avec le temps et les changements géo-politique (invasions), la musique classique s’est scindée en deux ; celle du Sud, dite « carnatique » et associée à la danse, et celle du Nord, dite « Hindoustanie », intégrant l’influence Musulmane et Moghols.

Les instruments de base dans la musique carnatique sont la vina (un instrument à corde, appelé sarasvati vînâ ou vînâ carnatique) et le mridangam (long tambour à double frappe). L’ensemble est accompagné par la « tambura » (appelée « tampura » au Nord), qui produit un bourdonnement harmonique tout le long du concert (hélas remplacé aujourd’hui par un appareil électrique).

Au nord, c’est le sitar ou le sarode qui est utilisé, accompagné de tabla et dhaga. Célèbre instrument de percussion, le tabla a un son mâle tandis que la Dhaga a un son féminin. L’ensemble est accompagné par la « tampura ». 

La musique classique indienne est basée sur des principes mathématiques rythmiques. C’est sur ces bases ou structures rythmiques que le musicien va pouvoir à loisir improviser. Si la musique classique n’a pas de partition, il y a cependant des règles très strictes (on ne fait pas m’importe quoi).

Le raga définit le cadre mélodique du morceau joué. À chaque raga est associé un sentiment, une saison, un moment de la journée (aube, crépuscule, etc.).

La musique populaire 

A l’époque moderne, la musique populaire la plus répandue provient des films de type Bollywood inlassablement diffusée sur les chaînes TV et de radio, et même sur les téléphones portables. C’est une musique romantique, éclectique, qui intègre, en plus des orchestrations indiennes, des influences occidentales grecques, africaines, jazz, sud-américaines, etc.

La pop indienne connait aussi un succès grandissant ces dernières années. Elle représente plus de 30 % de la diffusion de la chaîne MTV-Inde.

La musique folklorique 

Il y a, en Inde, autant de musiques folkloriques qu’il n’y a de langues…et d’instruments de musique souvent fabriqués par les musiciens eux-mêmes.

Il y a aussi 

Le bhajan

Le bhajan parfois appelé kirtan désigne tout type de chant dévotionnel, le plus souvent une prière chantée en l’honneur d’une divinité.

Le qawwalî

D’origine soufie, nés au Nord de l’Inde au XIVe siècle, ces chants dévotionnels dédiés à Allah se classent en deux groupes : les hamd et les manqabat.

Le ghazal

Ce sont les chants d’amour dédiés à la femme dans la tradition musulmane venue de Perse. A résonance parfois mystique, ils n’ont qu’un couplet et sont quelques fois chantés sur un rythme syncopé. Si on les retrouve dans tout le monde musulman, ils ont été, en Inde, traduits en ourdou.

Les Bâuls, les fous de Dieu…

Les Bâuls (fous en bengali) désignent des groupes de musiciens nomades qui parcourent le Bengale et le nord de l’Inde en chantant des chants religieux et mendiant pour assurer leur subsistance. Ils adhèrent à une philosophie proche du poète et philosophe Kabîr. Les Bâuls ont influencé la poésie de Rabindranath Tagore. Il n’y a pas encore si longtemps, lorsqu’il n’y avait encore ni TV ni radio, le seul moyen de diffusion de la culture était par les gens itinérants, tels que les Bâuls. Pendant des millénaires, ils ont permis la transmission de la connaissance à toutes les couches de la société.

Pour allez plus loin :

  • Alain Daniélou, La Musique de l’Inde du nord, Paris, Éditions Buchet-Chastel, 1985.
  • Alain Daniélou, Origines et pouvoirs de la musique, Éditions Kailash, 2003. (ISBN 2842680901)
  • Alain Daniélou, Musiques et danse de l’Inde, Éditions Michel de Maule, 2007. (ISBN 2876232200)

Site web :

Hinustani Raga Sangeet Online : http://www.moutal.eu/index.php Site bilingue FR/EN, rares archives audio et vidéo à partir de 1902 ; émissions de radio sur les ragas.

Musiques de Bollywood :

Kollywood, les grands studios de cinéma à visiter à Chennai

Les grands studios de cinéma sont surnommés Kollywood. Ils font concurrence à ceux de Bombay…(Bollywood) Il y a les studios AVM et les studios Prasad. Contrairement aux studios de Bombay, ils sont généralement ouverts aux visiteurs.

Il faut avoir la chance de passer un jour où il y a un tournage.

J’ai assisté au tournage aux studios Prasad, et j’ai trouvé cela très amusant, notamment en raison du contraste entre certains moyens logistiques très rudimentaires et certains appareillages hyper sophistiqués. Les décors en carton pâte dont la couleur me restait collée aux doigts, ce n’était pas mal non plus.

L’Inde reste le plus gros producteur de films au monde.

L’industrie du film en Inde est la plus importante au monde, elle produit 4 fois plus de films que Hollywood.

Ces films ont un énorme succès en Inde, mais aussi en Indonésie, en Irak, en Afrique : Égypte, Maroc, du Nigeria etc.

Pourquoi ne connaissons-nous ici presque rien de ce cinéma ?

Il a la réputation d’être superficiel, kitsch, sans créativité artistique. Les histoires, toujours les mêmes, sont des variations sur le thème de l’amour ou de la lutte du bien contre le mal, et les acteurs jouent des rôles très stéréotypés. Les caractéristiques de ces films sont : une durée de 3 heures, les scénarios sont toujours entrecoupés de chansons (5 à 6 chansons), de musiques et de chorégraphies fastueuses, un mélange savamment dosé comme les épices d’un curry. 

Les films, les chansons

Très commercial, ce cinéma répond aux attentes du public qui exige plusieurs danses, une histoire d’amour, de la comédie, du mélodrame, le tout, selon un mélange savamment dosé comme les épices dans un « Massala » ou un « curry ».

Contrairement à Hollywood où la musique est un genre en lui-même, dans le cinéma indien, les chansons et les danses font partie intégrante du déroulement de l’histoire et du scénario.

C’est un cinéma, standardisé à l’extrême et réputé pour son côté kitsch. En fait, il s’agit d’un langage cinématographique simplement différent du nôtre. Comme l’explique Anne-Gaëlle Doshi, consultante en 7e art du sous-continent :

« Le cinéma indien a des codes très stricts et très indiens qui voyagent assez mal en Occident, d’où la réticence, mais une fois qu’on a acquis ces codes, qu’on les a acceptés, on s’amuse beaucoup. »

L’année 2013 a été marquée par le centenaire de l’industrie du film indien « 100 Years of Indian Cinema ».

Photos

Vidéos :

Inde du Sud en musique

 

Un petit aperçu de Madras – Chennai :

Pour les films tamul – tamil :

Et aussi le site :