Newsletter #5

le 1er septembre 2021

Bonsoir,
C’est la fin de l’été, le bonheur de vivre sans trop de barrière…et la rentrée qui se profile doucement avec la reprise des cours de Yoga début septembre. Le Yoga nous invite à cette recherche constante d’altérité et d’équilibre entre les forces opposées du Yin et du Yang, du féminin et du masculin (Pārvatī / Śiva) etc.

Om Shanti et bonne lecture !
JCG

Le « Temps circulaire » …

La pensée indienne
Pour rappel, la pensée indienne est basée sur une représentation cosmogonique de la vie et contrairement à la conception et à la perception de la plupart des occidentaux qui présentent l’hindouisme comme une religion polythéiste, pour les indiens le Divin est UN dans son essence.
Chez les anciens en Inde, le temps y est vu de manière cyclique ou spiralée, comme chez Hésychios d’Alexandrie, le grammairien (en grec ancien Ἡσύχιος / Hêsýkhios) qui a écrit que la vie est «chronos tou einai» le «temps de l’être». Si on renverse cette locution comme le propose le théologien Raimon Panikkar cela devient : «le temps est aussi la vie de l’être», et cela devient intéressant car la vie c’est la respiration, le mouvement d’inspiration et d’expiration, cette coordination de déplacement dans l’espace sur une ligne, un cercle ou une spirale qui ne va jamais en arrière, or le temps est rythme.

Raimon Panikkar

Le rythme

Dans la mythologie indienne on fait référence à la qualité du rythme qui peut être création ou destruction, comme le montre si bien Śiva (devanāgarī : शिव, le danseur cosmique ou «Natarāja» (le dieu des Yoguin) dans la danse appelé Tāṇḍava or Tāṇḍava nṛtya, (ताण्डवनृत्य).

Shiva Natarāja, Tanjore Museum, Tamil-Nadu – South India.

La qualité du rythme qui est soit « création » ou « destruction », c’est comme dans le Jaïna-Yoga décrit par le philosophe indien Jidhu Krishnamurti, la qualité du « silence », qui peut être « positif » ou « négatif ».

« Il est infiniment plus important de comprendre notre pouvoir de créer l’illusion que de comprendre la réalité. Ce pouvoir doit cesser complètement, mais non pas en vue d’obtenir la réalité ; on ne discute pas avec le fait. La réalité n’est pas récompense, le faux doit disparaître parce qu’il est faux et non dans le but de trouver la vérité.
Nous vivons dans l’illusion la plupart du temps. Nous avons des préjugés, des désirs, des croyances diverses, des opinions et des convictions. Mais tout ceci est le fruit de la pensée, de nos réflexions, de ce qui nous a été rapporté, des médias… Nous voyons le monde à travers le regard des autres. C’est pourquoi il nous est nécessaire, pour nous affranchir de l’illusion, de commencer par l’observer, par comprendre comment nous créons l’illusion, comment nous en arrivons à passer d’une perception immédiate et vraie de ce qui est à une perception gorgée de jugements de valeurs et d’émotions diverses.
Par cette attention, nous affaiblissons progressivement le pouvoir de l’illusion et saisissons la vérité. En effet, l’illusion est une perception erronée de la réalité, créée par la pensée. »
 Krishnamurti

« Oh yoguin, do not practice Yoga without vinyāsa …« 
Vāmana Ṛṣi (devanāgarī: वामन ऋ « ष), Yoga Korunta

Comment sortir de māyā (devanāgarī : माया), l’illusion, comment entrer dans le rythme, comment entrer dans le cercle ? La pratique du yoga est l’un des moyens. Le Yoga, c’est une respiration, c’est un mouvement, c’est une danse, le pratiquant appelé le sādhaka (devanāgarī : साधक) va grâce au rythme de sa pratique parvenir à mokṣa (devanāgarī : मो3), la délivrance, la liberté.

« Adorer Dieu en dansant accomplit toute inspiration et la voie de la délivrance s’ouvre à celui qui danse »

Extrait d’un texte ancien, cité dans « Les civilisations de l’Asie », aux éditions Casterman, ISBN 2-203-15707-0

Ce n’est pas par hasard, si Śrī K. Pattabhi Jois a appelé son livre « Yoga Mālā ». Mālā, c’est le chapelet de prière, comme un collier de perles que sont les postures, le fil en est le souffle victorieux de l’Ujjãyi ininterrompu, on ne va jamais en arrière, mais de perle en perle sans jamais en sauter une, en rythme. Dans le temps rythmique, les postures passent mais ne se répètent pas. Grâce au mūla-Bandha (: म4लब7ध), et à l’ujjãyi, la tension est constante dans le fil du collier.

Sri K. Pattabhi Jois, in Laksmi Puram, Mysore

Reprise de tous les cours de yoga le 1er septembre

Prochaine Matinée Intensive :
11 & 12 septembre 2021 :: Matinées Intensives d’Ashtanga Yoga
9 & 10 octobre 2021 :: Matinées Intensives d’Ashtanga Yoga

Prochain Séminaires :
Octobre 2021 :: Ashtanga Yoga à Athènes, Grèce
Novembre 2021 :: Ashtanga Yoga à Athènes, Grèce

Om Shanti,

JC Garnier